Directeur général du Regroupement pour la responsabilité sociale des entreprises (RRSE), le capucin Pierre Viau est décédé le mardi 5 mai 2020 des suites du cancer du côlon tout en étant atteint de la COVID-19. Il était âgé de 77 ans.
Ordonné à la prêtrise en 1967, Pierre Viau entreprend en 1970 une maîtrise en sociologie à la Sorbonne, à Paris. En 1973, il devient aumônier de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), un mouvement d'Action catholique auquel il demeurera toujours attaché.
«La situation des jeunes travailleurs aura été centrale dans la vie de Pierre», dit Jean-Paul Saint-Germain, un ami depuis 45 ans. «J'ai milité avec lui au niveau national de la JOC de 1978 à 1982. Puis, j'ai vécu avec lui en Colombie durant quatre autres années. Pierre était alors aumônier continental de la JOC alors que j'en étais le coordonnateur.»
«Il s'est toujours fait proche des personnes, tout en étant engagé dans les milieux de justice sociale.» Animateur à Développement et Paix depuis son retour d'Amérique latine, Jean-Paul St-Germain a régulièrement croisé Pierre Viau, notamment à la Fondation de la JOC. Le capucin présidait cette fondation philanthropique.
«Aimé pour sa grande pondération et son bon jugement, Pierre Viau était estimé de tous et connu pour sa simplicité et son refus du formalisme. Très intelligent, il donnait un grand rendement intellectuel. Il aimait taquiner et, à l’occasion, piquer», ont écrit mercredi les capucins en annonçant le décès de leur confrère.
Depuis 2007, Pierre Viau dirigeait le RRSE, un organisme qui s'assure que les entreprises où les congrégations religieuses investissent leurs avoirs financiers, adoptent des comportements responsables et respectueux de l'environnement.
«Pierre était un apôtre de nos temps modernes», a déclaré la religieuse Esther Champagne, ex-présidente du RRSE.
Pour l'actuelle présidente du RRSE, Colette Harvey, «Pierre, c'est avant tout un homme de cœur et un grand humaniste. La justice sociale s'est imprimée en lui dès son jeune âge.»
«Il était très apprécié par les communautés religieuses, facile d'approche, très ouvert. C'était aussi un homme d'une très grande curiosité intellectuelle, intéressé par tous les sujets de société, mais toujours sous l'angle de la justice sociale», dit-elle.
Pierre Viau était le vicaire provincial de sa congrégation et le coordonnateur du Service intercommunautaire d’animation franciscaine (SIAF) qui regroupe les différentes familles, laïques ou religieuses, qui s'inspirent de la spiritualité de François et de Claire d'Assise.
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