«Il n'y aura pas de passe-droits pour aucune religion», a martelé François Legault le 26 janvier lors d'un point de presse sur l'évolution de la pandémie au Québec.
Répondant à une question sur la présence de plus de dix personnes dans des synagogues hassidiques de Montréal durant la fin de semaine, le premier ministre a d'abord blâmé, en français, les «fins finauds» qui cherchent à contourner les règles.
«Il y a des fins finauds qui ont dit qu'il y a trois portes, trois salles. Alors ce sera trente...», a-t-il lancé avant de trancher que «c'est dix le maximum dans une bâtisse».
«La loi est la même pour tout le monde, pour toutes les communautés, pour toutes les religions. C'est une question de bien commun. C'est une question de protéger l'ensemble de la population. Il n'y aura pas de passe-droits pour aucune religion».
Un peu plus tard, répondant à une question en anglais, François Legault a reconnu qu'il y avait eu de la confusion lorsque les consignes sur la réouverture des lieux de culte ont été acheminées aux différents leaders religieux.
«La confusion de la fin de semaine dernière est née d'une réponse donnée par la Santé publique de Montréal», a-t-il nuancé. Les autorités sanitaires de Montréal ont indiqué que «lorsqu'un bâtiment a trois portes, on pouvait avoir trente personnes plutôt que dix», a-t-il expliqué. Il faisait référence à la note envoyée dimanche par le Dr David Kaiser de la Direction régionale de santé publique au Conseil des juifs hassidiques du Québec ainsi qu'aux autorités policières.
Le premier ministre a aussi déclaré que, la veille, il s'était assuré que la consigne était bien de dix personnes maximum par lieu de culte. «Depuis hier [le lundi 25 janvier], c'est clair», a-t-il dit. Lundi après-midi, la Dre Mylène Drouin, la directrice régionale de santé publique, a présenté ses excuses aux leaders des communautés hassidiques pour «les va-et-vient des dernières 48 heures».
Mardi, en point de presse, le premier ministre avait indiqué, dès le début de son allocution, que «l'État est là pour protéger l'ensemble de la société».
«Personne ne doit être exclu» des mesures prises par les autorités en raison de la contagion de la COVID-19, a-t-il ensuite ajouté, sans mentionner les événements de la fin de semaine. «Ces mesures s'appliquent à tout le monde. On ne peut pas avoir des groupes ou des individus qui décident de ne pas les suivre. L'État a la responsabilité de les faire appliquer». François Legault a ensuite remercié les policiers «qui font un excellent travail pour faire appliquer les consignes».
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