Le cardinal Gérald Lacroix estime que le gouvernement fait fausse route avec ses nouvelles limites de personnes admises à l’intérieur des lieux de culte dans la province.
L’archevêque de Québec réagissait lundi après aux nouvelles restrictions annoncées la veille par le ministre de la Santé, Christian Dubé. Il s’est dit «très surpris» par cette annonce qui fait passer le nombre de personnes admises de 250 à 50 partout au Québec, sauf dans les zones oranges, où cette limite baisse à 25. Il s’étonne de voir les églises avoir ni plus ni moins droit au même traitement que les bars, tandis que les salles de spectacles et les cinémas peuvent toujours accueillir 250 personnes.
«De grâce, revoyez cela», a-t-il lancé à l’attention des décideurs publics.
Le cardinal a notamment regretté que cette annonce se fasse sans que Québec ne prenne le temps de consulter les leaders religieux. Les divers groupes religieux présents au sein de la Table interreligieuse de concertation l’ont appris en même temps que tout le monde. Il n’y a eu ni consultation, ni échange, a-t-il dit. «On aurait pu s’expliquer.»
Selon lui, les lieux de culte ont mis les «bouchées doubles» depuis le mois de juin pour se conformer aux mesures sanitaires. «Je pense qu’on en fait plus que ce qui est demandé», a-t-il ajouté, précisant que les groupes religieux ont fait leurs preuves et qu’ils tiennent à se montrer responsables.
Il a réitéré qu’à sa connaissance, aucune éclosion n’a pris naissance dans un lieu de culte, ce qui a semblé le laisser dubitatif face aux raisons qui ont poussé le gouvernement à agir ainsi.
«Ce n’est pas juste», a-t-il tranché, soulignant comment la nouvelle a été reçue avec consternation par des familles qui se préparent notamment pour un mariage ou des funérailles.
Il espère voir davantage de respect de Québec envers les groupes religieux, qui veulent être entendus et avoir droit à une communication directe avec les hautes sphères gouvernementales, «ce que nous n’avons pas eu depuis six mois».
Le cardinal s’inquiète de l’impact désastreux qu’une telle décision risque d’avoir sur les finances des églises, déjà fragilisées par la crise sanitaire et le confinement, et qui dépendent largement des dons des fidèles pour leur santé financière.
En descendant à 25 personnes, «c’est impossible de survivre», a-t-il déclaré. «Nous sommes très, très inquiets de cela.»
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