Du 24 au 27 décembre, il sera permis aux Québécois qui le désirent, peu importe le niveau d'alerte de leur région d'appartenance, de participer à des rassemblements privés d'un maximum de dix personnes, a annoncé le premier ministre François Legault le 19 novembre.
Mais cette nouvelle n'a pas réjoui B'nai Brith Canada, un groupe de défense des droits des juifs, qui a déploré vendredi, quelques minutes avant que ne débute le sabbat, que le gouvernement n'ait accordé aucune considération à la fête juive de Hanoukka, la Fête des Lumières, lorsqu'il a rendu public le calendrier du temps des fêtes.
Avec ce choix de quatre journées précises, liées aux célébrations familiales qui accompagnent la fête de Noël, «le premier ministre Legault n'a pas répondu aux préoccupations et aux besoins de plusieurs groupes minoritaires au Québec, dont la communauté juive», a déclaré Michael Mostyn, le président directeur-général de B’nai Brith Canada.
C'est que, lors de la fête de Hanoukka, qui se déroule du jeudi 10 décembre au vendredi 18 décembre, les juifs, qu'ils soient pratiquants ou non, se réunissent lors de fêtes familiales.
Mais cette année, en raison de la pandémie, tous les rassemblements privés sont interdits dans les régions en alerte maximale (palier 4 - rouge). Dans les régions en préalerte (palier 2 - jaune) ou en alerte (palier 3 - orange), seules 10 ou 6 personnes peuvent participer à des rassemblements privés, à l'intérieur ou à l'extérieur. Les juifs québécois, dont un très grand nombre habitent dans des régions en alerte maximale, ne pourront donc accueillir aucun visiteur d'une autre adresse.
Le gouvernement pourrait-il au moins autoriser des gens qui ne célèbrent pas Noël à déplacer les quatre jours où il sera permis de participer à des rassemblements privés? Deux journalistess anglophones ont posé cette question au premier ministre lors de la conférence de presse du jeudi 19 novembre 2020. «C'est non», a tranché François Legault. «Nous avons pris la décision de concentrer les rassemblements.»
Les autorités ont étudié divers scénarios et ont veillé à trouver le meilleur moment où «placer ces journées», a-t-il ajouté. Il estime que «les gens, en majorité, seront heureux avec les quatre journées que nous avons choisis».
Mais pour B'nai Brith Canada, «il ne doit y avoir aucun favoritisme» lorsqu'il est question de lever ou d'imposer des mesures restrictives. L'organisme rappelle à François Legault qu'il «doit être le premier ministre de tous les Québécois».
Le gouvernement aurait dû «travailler avec la communauté juive et les chefs religieux au moment de décider des règles et des restrictions en cas de pandémie», dit Michael Mostyn.
Lors de la conférence de presse de jeudi, le premier ministre a aussi indiqué que du 17 au 23 décembre et du 28 décembre au 3 janvier, tous les Québécois, peu importe le niveau d'alerte de la région où ils habitent, devront entrer en confinement volontaire.
Durant ces deux périodes de sept jours, les lieux de culte demeureront ouverts et pourront accueillir 25 ou 250 personnes, selon les règles des paliers régionaux.
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