Le directeur national sortant des Œuvres pontificales missionnaires au Canada francophone quitte avec le sentiment du devoir accompli.
Le jésuite André Gagnon dit qu'il a beaucoup apprécié son engagement des cinq dernières années à la tête des Œuvres pontificales missionnaires au Canada. Le jésuite a notamment beaucoup appris sur l'Église canadienne, une Église bien différente de celle d'Afrique, un continent où il a vécu durant près de vingt ans.
«On dit qu'on sort l'Africain de l'Afrique, mais qu'on ne peut jamais sortir l'Afrique de l'Africain.» Avant de venir au Canada, le père Gagnon était le curé, durant dix ans, d'une paroisse du Sénégal. «Mon cœur est là-bas. L'Afrique n'est pas sortie de moi, pas du tout.»
Pour lui, est-ce le temps d'un retour en Afrique? D’autres responsabilités au Canada? Le jésuite ne connaît pas encore les nouvelles fonctions qu'il occupera. «Je suis rappelé dans ma communauté, dans ma province. Je suis toujours disponible pour les missions», dit-il.
Nommé en 2010, il semble clair que le père Gagnon quittera ces fonctions sous peu, avec le terme de son mandat. Ce qui demeure moins clair c’est ce qui arrivera aux Œuvres pontificales missionnaires au Canada francophone par la suite. En effet, on connaît l’identité de la personne choisie pour lui succéder – le père Yoland Ouellet, ancien recteur de la basilique de Notre-Dame-du-Cap – mais la nomination tarde à être confirmée.
«Je n'ai pas encore rencontré le père Ouellet», dit le père Gagnon. L'actuel directeur national ne sait pas non plus si le religieux oblat, actuellement à l'extérieur du Canada, a même officiellement accepté ce mandat de cinq années. Il dit qu’il sera heureux de lui «passer le relais».
Une publication des Oblats de Marie-Immaculée annonçait le 1er février que la nomination de leur confrère émanait de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Reprenant les mots du décret de la congrégation romaine, on indiquait que le nouveau directeur national est «appelé à encourager les fidèles et tous les hommes de bonne volonté à contribuer financièrement pour le soutien matériel de l’Église dans les terres de mission». Un texte sur la nomination a également été retiré du site Web de la communauté.
La nomination n'a pas encore été rendue publique par les Œuvres pontificales missionnaires ou par la Conférence des évêques catholiques du Canada.
«Tant que la personne n'a pas donné son accord, on ne peut pas l'annoncer officiellement», explique le jésuite André Gagnon. «Le père Ouellet revient au Canada vendredi. Aussitôt qu'on a son accord, on lancera l'information. Le communiqué est prêt», assure-t-il.
Présence a tenté sans succès de joindre le père Ouellet au cours des derniers jours.
Dans sa page Facebook personnelle, l’ancien recteur du Cap se fait aussi discret. Il n'a pas encore répondu publiquement aux messages de félicitations que ses amis ont insérés ces derniers jours.