Radio Progreso du Honduras n'est pas le seul partenaire de Développement et Paix à avoir reçu cet été une demande de clarification en provenance du secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC).
Au moins un autre organisme a reçu une note électronique semblable à celle reçue par un jésuite du Honduras à laquelle était jointe une lettre officielle signée par Évelyne Beaudoin, présidente du conseil national de Développement et Paix, et par Mgr Ken Nowakowski, évêque éparchial ukrainien de New Westminster et coprésident du comité permanent de liaison entre Développement et Paix et la conférence épiscopale canadienne.
Le groupe qui a reçu cette lettre refuse toutefois d'être identifié par crainte de représailles de la part de Développement et Paix ou de la conférence épiscopale canadienne. Il a aussi demandé au journaliste de ne pas révéler sur quels événements ou quelles déclarations des clarifications avaient été demandées.
Le modus operandi est toutefois le même que dans le cas du Padre Melo, directeur de Radio Progreso et de la Fundación ERIC du Honduras.
Le 19 juillet, ce groupe a reçu un courriel non signé lui demandant de répondre au plus tard le 12 août 2019 aux questions contenues dans une lettre jointe portant les logos de la CECC et de Développement et Paix.
Ni la CECC ni Développement et Paix n'a toutefois accepté de révéler combien de partenaires avaient reçu une telle lettre durant l'été.
Tant Radio Progreso et la Fundación ERIC - des œuvres des jésuites du Honduras - que ce second groupe font partie de cette longue liste de partenaires de Développement et Paix que des évêques du Canada soupçonnent depuis avril 2018 de «montrer des signes de conflit avec l'enseignement moral et social catholique».
«Les représentants de la CECC ont identifié 52 partenaires, qui, selon des données obtenues en ligne, posaient certaines questions concernant leur respect des enseignements de l’Église», avait révélé, en novembre 2018, Serge Langlois, le directeur général de Développement et Paix.
Du même souffle, il annonçait que ces 52 partenaires ne seraient plus financés par les sommes recueillies auprès des catholiques du Canada lors de la campagne annuelle Carême de partage tant que tant que la situation de ces partenaires ne serait pas clarifiée. Rassurés par ce moratoire, une dizaine d'évêques canadiens avaient alors remis à Développement et Paix les fonds qu'ils retenaient depuis le mois de mars 2018.
En avril 2019, des dirigeants bien en vue de l'Église catholique des Philippines ainsi que d’organismes influents de la société civile ont dénoncé le moratoire qu'a imposé Développement et Paix à au moins quatre associations de ce pays, accusées «de violer l'enseignement social de l'Église».
On ignore si ces quatre associations ont reçu elles aussi une demande de clarification de la part de Développement et Paix et de la CECC.
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