«Chers frères et sœurs du Canada, je viens parmi vous pour rencontrer les peuples autochtones. J’espère que, avec la grâce de Dieu, mon pèlerinage pénitentiel pourra contribuer au chemin de réconciliation déjà entrepris. S’il vous plaît, accompagnez-moi par la prière.»
Ces mots ont été publiés dans le compte Twitter du pape François au moment même où il quittait l’aéroport Fiumicino de Rome en direction du Canada. Au terme d’un vol de plus de 10 heures, le pape est arrivé le dimanche 24 juillet à Edmonton.
Le pape, un chef d’État en plus d’être le chef de l’Église catholique, a d’abord été accueilli par la gouverneure générale Mary Simon et par le premier ministre Justin Trudeau. Puis il a participé à une brève cérémonie d’accueil officielle où étaient présents des survivants de pensionnats autochtones ainsi que des représentants des trois associations autochtones qui l’ont rencontré en mars 2022 à Rome.
«Compte tenu de son âge avancé (85 ans) et de ses limitations physiques, le pape François devrait se déplacer en fauteuil roulant tout au long de sa visite au Canada et limiter ses apparitions publiques à un maximum de 60 à 90 minutes», ont prévenu les organisateurs de sa visite, la veille de son arrivée.
Maskwacis
C’est ce qui explique qu’à son arrivée à Edmonton, le pape n’a pas célébré de messe publique ni prononcé de discours officiel.
«Ses premières paroles publiques au Canada seront prononcées lors de la visite, lundi, du site de l’ancien pensionnat de Maskwacis», ajoute-t-on.
C’est sur ce site que le pape François pourrait s’excuser pour le rôle de l’Église catholique dans le système de pensionnats, des institutions scolaires subventionnées par l’État canadien mais administrées par les grandes Églises canadiennes. Les pensionnats catholiques ont été gérés par près de cinquante diocèses et congrégations religieuses.
«Que ce soit clair, je ne suis pas là pour le pape, ni pour rencontrer @Pontifex. Je serai présente à Maskwacis pour les survivants, pour m’asseoir avec eux et entendre des excuses attendues depuis longtemps», a écrit dimanche Roseanne Archibald, la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations (APN), sur Twitter.
«Au cours des sept dernières années, l’APN a fait pression sur le gouvernement fédéral, la Conférence des évêques catholiques du Canada et le Saint-Siège pour qu’ils travaillent en consultation avec les Premières Nations sur la meilleure façon d’offrir ces excuses tant attendues sur les terres natales de l’île de la Tortue», rappelle-t-elle.
La cheffe nationale, qui n’a pas participé, à Rome, à la rencontre entre le pape et les délégations autochtones, dit espérer «qu’au cours de son séjour, le pape François reconnaîtra et présentera des excuses pour le rôle de l’Église catholique romaine dans les abus spirituels, culturels, émotionnels, physiques et sexuels des enfants inuits, métis et des Premières Nations, perpétrés par des institutions catholiques d’assimilation et de génocide».