L’église Saint-Roch de Québec a procédé au lancement de sa campagne majeure de financement le 6 mai non pas en insistant sur l’argent, mais bien sur son travail de présence au sein du centre-ville mis en exergue par l’inauguration de son Centre-Dieu Jean-Claude-Trottier.
Il a fallu attendre jusqu’à la toute fin de l’événement pour savoir que l’église avait déjà récolté 1 million $, en route vers son objectif de 1,5 million $. Elle se donne cinq ans pour y parvenir. La campagne doit permettre d’assurer l’intégrité du bâtiment, mais aussi de faire en sorte que le personnel pastoral puisse continuer à travailler auprès de la population du quartier. Après tout, difficile d’oublier la fermeture du joyau patrimonial qu’est l’église Saint-Jean-Baptiste en 2015, faute de moyens.
«Elle est la seule église catholique en activité dans le centre-ville de Québec et son bâtiment ouvert à tous les jours accueille annuellement plus de 100 000 personnes», a rappelé le curé Jean Piché.
Présente à l’événement, la députée de Taschereau, la péquiste Agnès Maltais, a livré un plaidoyer en faveur du patrimoine religieux, là où les artisans «ont donné le meilleur d’eux-mêmes».
Reprenant la comparaison convenue selon laquelle les églises du Québec seraient «nos châteaux», celle qui est députée de Saint-Roch depuis dix-huit ans a décrit la paroisse comme un «cœur vivant de l’action communautaire».
De son côté, le ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, a évoqué les responsabilités de protection et de préservation qui incombent à la communauté, saluant l’héritage «patrimonial et spirituel de ceux qui nous ont précédés».
Un lieu d’accueil
Concrètement, Saint-Roch estime devoir consacrer 1 million $ à la préservation du patrimoine religieux et architectural de l’église construite entre 1915 et 1920. L’autre demi-million devra servir à soutenir la vie spirituelle et la vocation communautaire de l’endroit. La paroisse accueille une cinquantaine d’organismes.
Ces fonds serviront en partie à assurer le maintien du Centre-Dieu mis en place dans la décennie 1980 par le curé Pierre-André Fournier, qui allait devenir plus tard archevêque de Rimouski. Le centre a été fermé quelques années jusqu’à ce que le père mariste Jean-Claude Trottier vienne lui redonner vie en 2014 en renouant avec l’esprit d’accueil et d’écoute de cette petite salle intime située à droite du chœur de l’église. Le père Trottier est décédé en 2015, mais une équipe poursuit son travail.
Sa nièce, Francine Tousignant, a rendu hommage à son engagement et son charisme. En compagnie d’autres membres de la famille et de Mgr Jean Piché, on a ensuite procédé au dévoilement d’une plaque donnant le nom Jean-Claude-Trottier au Centre-Dieu et le présentant comme un «lieu de miséricorde».
Le lancement et l’inauguration ont été ponctués de prestations musicales mettant notamment en vedette la soprano Nathalie Choquette.