Neuf longs-métrages ont atteint l’Everest du 7e art, vient d’annoncer Mediafim. Ces films, signés par Agnès Varda, Bob Fosse, Claude Chabrol, Theo Angelopoulos, Shohei Imamura, Éric Rohmer, Rainer Werner Fassbinder, John Schlesinger et Bertrand Tavernier, ont obtenu la cote (1) chef-d’œuvre attribuée par l’agence cinématographique de Communications et Société.
Les cotes de Mediafilm, qui vont de (1) chef-d’œuvre à (7) minable, sont bien connues et cela, depuis plus d’un demi-siècle. Aujourd’hui encore, elles accompagnent les résumés des films qui sont reproduits dans l’ensemble des télé-horaires ou déposés dans bien des sites Web consacrés au cinéma.
Depuis le vendredi 21 octobre, La Ballade de Narayama (Japon, 1983), Cabaret (États-Unis, 1972), La Cérémonie (France, 1995), Cléo de 5 à 7 (Italie, 1962), Coup de torchon (France, 1981), Ma nuit chez Maud (France, 1969), Macadam cowboy (États-Unis, 1969), Le Mariage de Maria Braun (Allemagne, 1978) et Paysage dans le brouillard (Italie, 1988) ont accédé au club très sélect des 162 films qui ont mérité la cote (1) depuis la création du Service cinéma de l’Office des communications sociales, aujourd’hui Mediafilm.
C’est en 1968 que le sulpicien Robert-Claude Bérubé, une autorité dans le monde du cinéma, a créé ces sept cotes d’appréciation qui soulignent la valeur artistique des films à l’écran. Directeur du Service cinéma de l’Office des communications sociales, il rédigera durant plus de vingt ans, à lui seul, les critiques de quelque 25 000 films.
Ce spécialiste, décédé subitement en 1991, n’avait toutefois attribué que quarante fois la cote (1) chef-d’œuvre.
Robert-Claude Bérubé aurait-il apprécié voir ces neuf films accéder à ce sommet cinématographique?
«Je crois que oui. Il aurait certainement reconnu que ces films se sont bonifiés avec le temps», dit Martin Bilodeau, le directeur général de Communications et Société et de Mediafilm.
Il explique que Mediafilm ne remet jamais la cote (1) à des films qui sont âgés de moins de 20 ans. «Pour obtenir cette cote, un film doit s’inscrire dans l’histoire. Il doit démontrer son impact, soit sur l’œuvre d’un créateur, soit sur un courant ou un genre, soit sur le cinéma en général», dit-il. «C’est comme mesurer l’onde de choc d’un film. Ça ne se mesure pas dans l’immédiat.»
La plus haute note qu’un nouveau film peut donc espérer obtenir est la cote (2) remarquable.
Par cette note, Mediafilm reconnaît que l’œuvre cinématographique «présente des qualités artistiques exceptionnelles, fait preuve d’innovation ou d’une grande maîtrise du langage cinématographique et possède un supplément d’âme qui le rend universel et intemporel».
«La cote (2), c’est pratiquement un film parfait», ajoute M. Bilodeau. «C’est une déclaration d’amour absolue à un film.»
«Reste à voir si cet amour va perdurer», dit-il, ce qui lui permettrait peut-être, un jour, de recueillir le titre de chef-d’œuvre.
Les films Le Déclin de l’empire américain (Denys Arcand, 1986), Incendies (Denis Villeneuve, 2010), Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet, 2000) et quelque 500 autres ont obtenu cette cote au fil des années.
-> Voir aussi Il y a 50 ans, un prêtre inventait un système pour évaluer les films