Professeure en sciences des religions à l’Université du Québec à Montréal, depuis la fondation de cette université en 1969, Anita Caron, 88 ans, est décédée au Centre d’hébergement Notre-Dame-de-la-Merci à Montréal, le 22 juillet.
Jusqu’à sa retraite de l’enseignement en 1993, elle a assumé diverses responsabilité auprès de l’institution montréalaise. Elle a dirigé le Département des sciences religieuses. Nommée vice-doyenne des sciences humaines, elle a été membre du Conseil d’administration de l’université et de sa Commission des études.
L’UQÀM rappelle qu’Anita Caron a été «la première femme laïque au Québec à obtenir, en 1968, un doctorat en sciences religieuses/théologie (Université de Montréal) avec une thèse sur la démythologisation». Ses publications et recherches ont notamment été consacrées à la participation des femmes au pouvoir dans l’Église, à l’économie sociale et à la lutte contre l’appauvrissement des femmes.
Actuelle directrice du Département de sciences des religions, la professeure Marie-André Roy a tenu à saluer «une femme d’équipe, déterminée, courageuse et discrète».
«C’est une personne qui a milité en Action catholique», rappelle Marie-André Roy. «La méthode du voir-juger-agir, elle l’a pratiquée toute sa vie. Elle allait voir les situations, elle les analysait, puis elle posait des gestes. C’était une femme d’action».
Avant d’être professeure en milieu universitaire, elle était enseignante au primaire auprès de l’enfance inadaptée. «Le développement des enfants aura été une grande préoccupation de sa vie», ajoute la professeure Roy, qui l’a côtoyée depuis 1979. «Elle a été co-directrice de ma thèse de doctorat», dit-elle.
«Elle a toujours été préoccupée par l’accès des femmes au savoir et aux postes de responsabilités. C’était une femme d’institution qui a contribué à ce que les études féministes aient leur place en milieu universitaire.»
«Une amie très chère et une mentor», Anita Caron a «poursuivi sans relâche des idéaux reliés à la démocratisation des savoirs, à la justice sociale et à l’égalité des sexes», a écrit Marie-Andrée Roy dans une note remise au personnel et aux étudiants du Département de sciences des religions.
«En plus de son rire inoubliable, elle laisse le souvenir d’une intellectuelle engagée et d’une femme d’action qui s’est intéressée avec passion et bienveillance au développement moral des enfants, qui a œuvré avec conviction à la mise sur pied et à l’essor d’institutions et de recherches féministes et qui s’est énergiquement impliquée pour la mise en valeur du patrimoine», a rappelé la professeure Roy.
Dans le site Web de l’UQÀM, on indique qu’un événement commémoratif sera organisé en septembre afin d’honorer la mémoire d’Anita Caron.
Le samedi 13 août, un hommage lui sera rendu au Complexe funéraire Urgel Bourgie de Ville Mont-Royal (1255, avenue Beaumont) à 11h30. Sa famille suggère de faire un don au Fonds Anita Caron de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF), un institut qu’elle a dirigé de 1990 à 1993.