«Ça ne me tente pas de me déguiser en juif hassidique pour avoir des droits», a déclaré dimanche soir une invitée à l’émission Tout le monde en parle. L’organisme B’nai Brith Canada s’est insurgé contre ces propos, qualifiés d’offensants.
Stéphanie Hariot, la propriétaire d’une pâtisserie de Jonquière, a expliqué qu’elle a pris la décision de ne pas fermer sa salle à manger malgré les consignes sanitaires et les amendes qu’elle devra payer pour avoir défié un ordre gouvernemental.
«Je ne reculerai pas, je suis à boutte», a déclaré la propriétaire de la pâtisserie Vite des péchés, tout juste avant de lancer sa remarque sur les juifs hassidiques. Son propos n’a pas été contesté par l’animateur Guy A. Lepage, a déploré B’nai Brith Canada le lendemain de la diffusion de l’émission.
Selon l’organisme, la pâtissière laisse ainsi entendre, «de façon inexacte», que les juifs hassidiques sont exemptés des mesures liées à la COVID-19 au Québec».
Des juifs tout comme des non juifs contreviennent aux mesures sanitaires édictées, reconnaît Michael Mostyn, le directeur général de B’nai Brith Canada. Mais «les remarques de Mme Hariot semblent suggérer que seuls les juifs hassidiques sont coupables» d’enfreindre les règles de la Santé publique.
«Les juifs hassidiques ne constituent pas une communauté monolithique», rappelle l’ancien conseiller municipal montréalais Marvin Rotrand, devenu récemment le directeur national de la Ligue des droits de l’homme, l’agence de B’nai Brith qui combat le racisme et l’antisémitisme.
«Le fait de pointer du doigt les juifs hassidiques pour des violations perçues des restrictions gouvernementales en matière de santé met indûment l’accent sur une communauté fréquemment ciblée par les antisémites et doit être condamné», a-t-il ajouté.
B’nai Brith Canada a écrit lundi aux producteurs de l’émission afin de leur demander de se distancer des remarques de leur invitée.
«Depuis le début de la pandémie, l’émission Tout le monde en parle est diffusée en direct et ne fait donc l’objet d’aucun montage», a réagi le producteur Guillaume Lespérance, contacté par l’agence de presse Présence.
«Les invités s’y expriment en toute liberté. Ils peuvent à l’occasion tenir des propos sujets à controverse. Leurs opinions ou les exemples qu’ils choisissent pour les illustrer n’engagent évidemment qu’eux-mêmes», a-t-il ajouté.