Il y a, au Québec, 52 rues, boulevards, parcs, places (et même un ruisseau) qui portent le nom de Bourgeoys ou encore de Marguerite Bourgeoys, rendant ainsi hommage à cette enseignante et religieuse canonisée en 1982.
Première infirmière laïque en Nouvelle-France et fondatrice de l’Hôtel-Dieu de Montréal, Jeanne Mance talonne, dans la toponymie québécoise, la fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame. Le nom de la cofondatrice de Montréal, déclarée vénérable en 2014 par l’Église catholique, est rappelé pas moins de 46 fois. Trente municipalités québécoises, de Beloeil à Windsor, ont des rues Jeanne-Mance.
À l’occasion du 8 mars, la Commission de toponymie du Québec a dévoilé une carte interactive intitulée Femmes remarquables du Québec qui met en valeur les noms des lieux qui rappellent le souvenir de 50 femmes qui ont marqué l’histoire québécoise, du XVIIe siècle jusqu’à nos jours.
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Parmi ces 50 femmes, 13 sont directement ou indirectement liées au monde religieux. C’est le cas de Marguerite d’Youville (40 toponymes), Kateri Tekakwitha (12) et Marie Guyart (14), trois femmes qui ont déclarées saintes, tout comme Marguerite Bourgeoys, par l’Église catholique.
La carte Femmes remarquables du Québec, accessible sur le Web, rend aussi hommage aux bienheureuses Esther Blondin (12 toponymes), Eulalie Durocher (11) et Émilie Gamelin (16), toutes trois fondatrices de congrégations religieuses, soit les Sœurs de Sainte-Anne, les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie et les Sœurs de la Providence.
À l’heure actuelle, rappelle la Commission de toponymie du Québec, il existe près de 4 500 noms de lieux officiels qui rappellent une femme. La carte interactive, lancée lors de la Journée internationale des femmes, ne se veut pas «un palmarès ordonné des femmes les plus marquantes du Québec», explique-t-on, mais plutôt «une première liste visant à constituer le corpus actuel». Cette carte sera bonifiée au fil du temps afin de «souligner l’apport du plus grand nombre de femmes possible».
Outre les huit mentionnées plus haut, cinq autres femmes ont des liens avec l’histoire religieuse du Québec et du Canada.
Ce sont la romancière Laure Conan (17 toponymes), auteure de nombreuses biographies religieuses, la journaliste Myra Cree (1), qui a longtemps animé l’émission Second Regard à la télé de Radio-Canada, la militante Marie Lacoste-Gérin-Lajoie (7), mère de Marie Gérin-Lajoie, la fondatrice de l’Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil, la politicienne Jeanne Sauvé (6), présidente de la Jeunesse étudiante catholique de 1942 à 1947, et la botaniste et femme de sciences Marcelle Gauvreau (4), confidente et collaboratrice du frère Marie-Victorin.
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