L’église de La-Nativité-de-la-Sainte-Vierge-d’Hochelaga, toute monumentale qu’elle soit – on l’a d’ailleurs longtemps surnommée la cathédrale de l’Est -, n’a toujours offert qu’un bien mince parvis. Difficile d’y socialiser après la messe dominicale.
Mais ce n’est plus le cas depuis le dimanche 10 septembre. Au terme d’une célébration soulignant le 150e anniversaire de la paroisse de La-Nativité-d’Hochelaga, Denis Coderre, maire de Montréal, et Réal Ménard, maire de l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, ont inauguré en début d’après-midi une grande place publique tout juste devant l’église.
La place des Tisserandes, un legs des fêtes du 375e anniversaire de Montréal, compte vingt-trois bancs et tables qui entourent une rosace en granit, comme si la rosace de l’église réalisée par Guido Nincheri était reflétée au sol.
La nouvelle place, aménagée au coût de 1,1 million $, rend hommage aux femmes qui ont travaillé dans les filatures de coton.
«Les tisserandes d’Hochelaga ont travaillé et vécu dans le quartier pendant plus de 100 ans», indique la Ville de Montréal qui salue ainsi publiquement leurs sacrifices et leur courage.
Rencontré après la messe du 150e anniversaire de la paroisse, le maire Réal Ménard, tout en insistant sur le caractère laïc de cette place publique, reconnaissait que «la paroisse de La-Nativité a joué un rôle important dans [notre] communauté».
«En plus de souligner 150 ans d’engagement de la paroisse dans le quartier, la place des Tisserandes permettra l’organisation d’événements culturels et communautaires ou de marchés publics», a dit le maire Ménard. Les citoyens souhaitaient depuis longtemps «l’aménagement d’un lieu de rassemblement convivial à l’entrée du quartier».
Présent lors de l’inauguration, l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine se réjouissait que cette place fasse mémoire «de ces hommes et de ces femmes qui ont construit une communauté centrée sur Jésus-Christ et au service du milieu».
Messe du 150e
Un peu plus tôt, lors d’une messe qui a souligné, jour pour jour, le 150e anniversaire de la paroisse, Mgr Lépine a mentionné que La-Nativité-de-la-Sainte-Vierge d’Hochelaga était «une église aux portes ouvertes, où il y a de la place pour tout le monde, du premier banc au dernier banc… et même dans le portique ou sur le parvis».
Il faut aller «à la rencontre du monde», a répété Mgr Lépine durant son homélie.
«Qu’a fait Jésus avec ses disciples? S’est-il enfermé avec eux dans une maison?», a demandé Mgr Lépine. «Non, il a marché et il est allé à la rencontre des gens.»
Lors de la présentation du pain et du vin, des gens ont déposé au pied de l’autel d’autres symboles qui témoignaient du passé, mais aussi de l’avenir de leur paroisse.
Un couple a offert une boîte à lunch, rappel du grand nombre d’ouvriers qui se sont établis près des usines où ils étaient engagés, tandis qu’on apportait aussi des vêtements de bébé, un hommage aux familles qui ont habité le quartier depuis 150 ans. Des membres de la communauté africaine, nouvellement arrivés, ont ensuite déposé des fruits, des légumes et des fleurs.