Les négociations sont terminées entre l’organisme Espaces d’initiatives et la fabrique de la paroisse Saint-François-de-Laval. L’église Saint-Charles de Limoilou devrait être mise en vente prochainement.
Fermée au culte et désacralisée depuis 2012, l’église Saint-Charles de Limoilou aurait besoin de travaux de réfection estimés à près de 10 M$, dont 2,1 M$ pour des travaux urgents. Mais la fabrique n’a pas les moyens d’assumer ni ces coûts, ni même les frais annuels d’entretien de base et de chauffage, s’élevant à 100 000$. Elle négocie depuis quelques années avec Espaces d’initiatives, un organisme communautaire fondé en 2015 dont la mission est de revitaliser l’église.
«La fabrique a toujours fourni les appuis nécessaires à Espaces d’initiatives pour un projet communautaire qui valorise aussi le patrimoine religieux. On n’a pas entrepris d’autres démarches pour laisser le champ libre à l’organisme. Même si les négociations n’ont pas toujours été évidentes, on était prêt à leur donner le bâtiment pour 1$, avec certaines exigences (comme payer les frais courants), mais Espaces d’initiatives a été incapable de les respecter», justifie l’abbé Julien Guillot, curé principal de la paroisse Saint-François-de-Laval, dont fait partie l’église Saint-Charles-de-Limoilou.
«Ce n’est pas aux fidèles de payer pour ça. L’église n’est pas un bien public, mais privé, que les catholiques rendent disponible à la société. Si on se fie sur les 2% de pratique, on peut compter environ 1000 fidèles dans la paroisse», calcule l’abbé Guillot.
Déception
Le cofondateur et coordonnateur d’Espace d’initiatives, Édouard-Julien Blanchet, déplore la décision de la fabrique, avec qui la collaboration a été «intermittente», selon lui.
«On avait amassé 2,1 M$, en plus d’avoir notre permis de la Commission d’urbanisme et la firme d’architecture pour les travaux qui devaient commencer en novembre, mais la fabrique nous en a empêché. On est déçu et frustré», admet Édouard-Julien Blanchet.
Une campagne de financement était prévue, mais la pandémie est venue freiner le projet. «Depuis 5 ans, on a procédé à l’analyse du bâtiment, à la mise à jour de l’état des fondations, à une étude de marché et à un plan d’affaires. On a pu constater que le projet est viable à long terme», soutient M. Blanchet.
Comité de sauvegarde
En réaction à la mise en vente imminente de l’église, un comité de sauvegarde formé du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, de la Société historique de Limoilou et d’Espaces d’initiatives vient d’être créé. Le comité prévoit organiser une rencontre citoyenne au début octobre, afin de dévoiler un plan d’actions concrètes pour assurer la sauvegarde de l’église limouloise.
«Cette église a vu naître les autres paroisses de Limoilou. Il faut avancer rapidement», souligne Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou.
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