La basilique Notre-Dame de Montréal recevra une somme de 1 M$ du gouvernement canadien, a annoncé Soraya Martinez Ferrada, la députée d’Hochelaga à la Chambre des communes, ce mardi 19 janvier lors d’une conférence de presse tenue en ligne.
C’est Développement économique Canada, le ministère que dirige la ministre Mélanie Joly, qui verse cet appui financier à ce joyau du patrimoine montréalais. Le ministère indique vouloir aider les diverses organisations du secteur touristique, sans revenus depuis plusieurs mois, et «les préparer en vue d’une éventuelle relance», lorsque les autorités de santé publique l’autoriseront.
«Cette annonce est tellement bienvenue», a réagi Claudia Morissette, la directrice de la basilique Notre-Dame de Montréal, qui a rappelé que cette église, «au cœur de la ville de Montréal et un symbole de sa riche histoire», accueille plus d’un million de visiteurs chaque année et qui est, en temps normal, l’endroit le plus visité du Vieux-Montréal.
En raison de la crise sanitaire, la basilique Notre-Dame toutefois vu «ses activités et ses revenus s’effondrer», a déclaré la directrice. «Plus de visites, plus de représentations du spectacle multimédia Aura, pas de Festival des grandes orgues de Montréal, et j’en passe. Cela s’est traduit par la perte de 93 % de nos revenus», soit 13 M$ du 13 mars au 31 décembre 2020. «Nos dépenses, elles, n’ont pas pris de pause.»
«L’aide de Développement économique Canada va nous permettra d’assumer certains frais essentiels d’opérations», explique Claudia Morissette lors d’une entrevue téléphonique. Comme le paiement, par exemple, des primes annuelle d’assurances. Bien que sans activités intérieures et sans visiteurs, le bâtiment patrimonial doit tout de même être protégé, indique la directrice.
Mais cette somme de 1 M$ n’est «qu’un premier pas afin d’assurer la sauvegarde de ce joyau québécois», ajoute Mme Morissette. Déjà, au mois de juin 2020, elle remettait aux autorités de Montréal, du Québec et du Canada une demande d’aide d’urgence. Alors privée de revenus depuis trois mois, la fabrique de la première paroisse de Montréal indiquait être incapable «continuer à financer à elle seule les travaux de conservation et de restauration de ce trésor unique».
C’est que «l’église-mère de Montréal», qui fêtera son 200e anniversaire en 2029, nécessite des travaux structurels importants, urgents même, dont les coûts se chiffrent à près de 30 M$. «Et ça ne peut pas attendre pour réaliser ces travaux», ajoute-t-elle.
En 2019, le Conseil du patrimoine religieux du Québec a bien versé une somme de 1 M$ pour la réfection de la façade, la phase 1 des travaux qui coûtera quelque 2,6 M$. Les travaux sur la tour ouest, la phase 2, amèneront une facture de 3,4 M$. «Mais on n’a plus de revenus depuis maintenant dix mois», dit la directrice qui confie avoir multiplié les démarches, durant tout l’automne, auprès d’élus municipaux, provinciaux et fédéraux. «Malheureusement, on n’a reçu que peu de retours concrets.»
L’octroi annoncé aujourd’hui, bien qu’il ne concerne pas les infrastructures, réjouit d’autant plus la directrice de la basilique Notre-Dame. «On prend cela comme un encouragement. Et un premier pas. Ce qu’on espère, c’est que d’autres élus prennent la balle au bond.»
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