Le coût d’achat n’est pas encore négocié et la vente de la propriété des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph n’a pas encore reçu son autorisation pontificale. Mais Denis Coderre imagine déjà que la vaste maison-mère de l’avenue des Pins puisse abriter très bientôt un centre d’archives religieuses, une idée embryonnaire accueillie positivement.
Le maire de Montréal a évoqué cette possibilité à au moins cinq reprises lors d’une conférence de presse tenue hier dans la chapelle centrale de l’ensemble conventuel des Hospitalières.
«L’idée de créer un centre d’archives me plait énormément. Cela peut devenir un centre de recherche exceptionnel, un point de chute mondial en matière d’archives des congrégations religieuses», a-t-il mentionné.
Des écoles d’arts et métiers sont aussi à la recherche de nouveaux locaux à Montréal. Denis Coderre ne verrait pas d’inconvénient à ce qu’une d’entre elle s’y établisse, à condition toutefois de respecter les valeurs qui ont marqué l’histoire de la congrégation religieuse qui a habité ces lieux et dont les premières membres sont arrivées à Montréal en 1659.
«Voyez comme ce lieu est inspirant», ajoute le maire Coderre. «Plusieurs projets peuvent venir s’établir ici. Cela montre à quel point on peut utiliser à bon escient le patrimoine.»
Dinu Bumbaru, directeur des politiques de l’organisme Héritage Montréal, n’a pas été surpris d’entendre le maire mentionner ce projet de centre des archives pour les nombreuses communautés religieuses québécoises. «Ça fait longtemps que ça se discute. Plusieurs endroits sont envisagés. Pourquoi pas ici?»
«Les archives ne sont pas qu’un entrepôt», explique-t-il. «C’est un lieu aux conditions extrêmement spécialisées. Mais on a vu comment cet endroit a su soigner des corps et des âmes durant tant de générations, alors pourquoi pas des archives?»
«C’est une nouvelle qui arrive à point», se réjouit Denise Maltais, présidente du Regroupement des archivistes religieux (RAR). Les membres de son association ont étudié, dès la semaine dernière, un projet d’étude de faisabilité et ont examiné les recommandations d’architectes sur les besoins d’un futur centre d’archives pour les communautés religieuses.
Le projet annoncé par le maire Coderre, «serait vraiment une chance pour la conservation des archives, mais aussi des artéfacts et des livres rares des communautés», dit Mme Maltais qui œuvre au Service des archives du diocèse de Trois-Rivières. Elle estime que dix-huit communautés religieuses montréalaises pourraient participer à un tel projet.
«C’est un projet qui nous tient à cœur depuis si longtemps». Elle rappelle qu’en 2002 son association mentionnait déjà l’urgence de préserver les archives des congrégations. En 2014, une Table de concertation des archives religieuses de la région de Montréal était créée à l’initiative du RAR et de communautés dans le but de «regrouper plusieurs services d’archives, bibliothèques et musées religieux en un seul lieu».