Plus que toute autre forme d’art associée à la Nativité, la musique de Noël déchaîne les passions. À quel moment est-il socialement acceptable de ressortir ses albums de Noël ? Faut-il chanter ce couplet théologiquement vieillot du Minuit, chrétiens? La chorale scolaire a-t-elle le droit de chanter Ça berger? Autant de questions qui peuvent mener à de spectaculaires débats. Car la musique de Noël ne laisse personne indifférent. Chacun vibre à sa manière en entendant sa version préférée d’Adeste fideles ou des Anges dans nos campagnes.
Guillaume Boulay en sait quelque chose. Expert en chant choral, il dirige actuellement le Chœur polyphonique de Lévis et est chef invité pour les Loriots de Cap-Rouge, après avoir présidé l’International des Musiques Sacrées de Québec.
«Pour beaucoup de personnes, musique sacrée égale musique de Noël. Les gens associent beaucoup la musique classique en général à Noël. Pensons à Casse-Noisette: ça ne parle de Noël qu’au début, et pourtant…», note-t-il.
Véritable érudit musical, M. Boulay est un touche-à-tout capable de disserter aussi bien sur Bach que sur Neil Young, sur la musique sacrée du Moyen Âge que des tendances en matière de hip-hop.
«La musique de Noël est une musique vocale. Elle est tellement ancrée dans la tradition, que les gens chantent et retrouvent ainsi leur base commune», constate-t-il.
La musique, poursuit-il, consiste essentiellement à créer une attente, à laquelle on décide ensuite de répondre ou non. «Mais on ne peut pas passer notre temps à tromper les attentes des gens, car autrement il n’y a jamais de repos, et ni le public ni les musiciens ne sont satisfaits.»
La musique de Noël vient alors en quelque sorte répondre à cette attente annuelle. Elle devient le lien opératoire entre la tradition commune, nos souvenirs, nos croyances religieuses et notre aujourd’hui.
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