Le Gala du cinéma québécois a accordé hier soir les plus hautes distinctions à un film consacré aux dilemmes et aux défis qu’affrontent, à la fin des années 1960, des religieuses d’un petit couvent sur le bord de la rivière Richelieu, en Montérégie.
La Passion d’Augustine, un long métrage de Léa Pool, a obtenu les prix du meilleur film de l’année et de la meilleure réalisation. La comédienne Céline Bonnier, mère Augustine dans le film et responsable d’une école menacée de fermeture, est sacrée meilleure actrice. Quant à la comédienne Diane Lavallée, interprète de sœur Lise, une enseignante qui vit difficilement l’abandon du costume religieux, elle a obtenu le titre de meilleure actrice de soutien.
Le nom de la congrégation religieuse dont sont membres les religieuses du film de Léa Pool n’est jamais mentionné. Des scènes de La Passion d’Augustine ont été tournées en 2014 dans l’ancien couvent de Saint-Ours, en Montérégie, autrefois une école des Sœurs de la Présentation de Marie, ainsi qu’à l’Horeb Saint-Jacques, l’ancien couvent des Sœurs de Sainte-Anne devenu une maison de ressourcement de Lanaudière. Les Sœurs de Sainte-Anne ont d’ailleurs quitté cette maison de Saint-Jacques de Montcalm en avril 2014, le jour même du début du tournage de La Passion d’Augustine.
Marie Vien, la coscénariste du film, a cherché conseil auprès d’une religieuse de la congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Cette congrégation a dirigé de nombreuses écoles en Montérégie et a excellé dans l’enseignement de la musique au Québec. Le couvent que dirige mère Augustine dans le film de Léa Pool est situé en Montérégie et se distingue par les nombreux prix que ses jeunes élèves obtiennent dans les concours de musique.
Des artisans de La Passion d’Augustine ont aussi gagné, hier soir, les prix des meilleurs costumes et des meilleures coiffures. Le film était en compétition dans dix catégories lors de ce gala.
Ex-Soirée des Jutra, le Gala du cinéma québécois a modifié abruptement son nom au lendemain des révélations faites par l’ex-jésuite Yves Lever sur les comportements pédophiles du cinéaste Claude Jutra.
Dimanche soir, les animateurs du gala, Pénélope McQuade et Stéphane Bellavance, ont débuté la cérémonie par un mot de solidarité envers les jeunes victimes du cinéaste. «On tient sincèrement à leur exprimer notre profonde compassion. On espère qu’ils reçoivent tout l’amour et le soutien nécessaire pour retrouver la paix.»