La résurrection d’Hassan est un documentaire conçu pour faire réagir. Durant une centaine de minutes, le spectateur est confronté au quotidien souvent houleux d’une famille d’aveugles convaincue d’avoir trouvé une méthode infaillible pour ressusciter leur fils, Hassan, mort noyé en 2002. Les parents d’Hassan, Denis Harting et Peggy Roux, et Lauviah Harting, sa sœur, y expliquent comment ils comptent ressusciter Hassan grâce aux méthodes de Grigori Grabovoï, un Russe qui affirme avoir ramené à la vie des personnes décédées et avoir régénéré des organes malades.
Le restaurant de la rue Saint-Denis où nous avons rendez-vous est archi plein. Il est 13h30. Denis Harting, pris dans le tourbillon des entrevues, n’a pas encore dîné. Tandis qu’il se restaure, nous en profitons pour faire plus ample connaissance. Nous parlons du quartier où nous nous sommes croisés à plusieurs reprises. «Je me souviens de vous. Vous m’avez aidé à traverser la rue. C’est de la synchronicité», me dit-il.
«Depuis que je suis tout petit, je m’interroge sur la nature de la réalité et de la conscience. Je suis un chercheur spirituel. Je me suis toujours intéressé aux sciences qui prouvent l’existence de Dieu. Les témoignages des personnes ayant vécu des épisodes de mort imminente m’ont toujours intrigué.»
Sa recherche s’est abruptement arrêtée le jour où il a croisé sur son chemin les écrits de Grigori Grabovoï. Le Russe de 53 ans est associé aux milieux ésotériques et paranormaux. Il avait promis aux mères des enfants tués dans la prise d’otage de l’école de Beslan de ressusciter leurs enfants. Un tribunal moscovite l’a condamné pour fraude. Visionnaire pour les uns, charlatan pour les autres, c’est lui qui se trouve en filigrane de la quête des protagonistes du documentaire.
«Même si je ne connaissais pas grand-chose sur sa méthode, une voix intérieure me signalait que c’était ce que j’avais cherché toute ma vie. C’était comme un appel, comme si mon âme me disait: ‘Attention! Tu as trouvé quelque chose! C’est important! Arrête-toi!’»
Il a découvert Grabovoï huit ans après la mort de son fils Hassan. Dans une scène du documentaire, la famille consulte une médium afin de savoir si Hassan veut bien être ressuscité et revenir à la vie. La réponse positive de la médium les encourage à poursuivre leur démarche auprès de Grigori Grabovoï.
Aujourd’hui, Denis Harting donne des ateliers de formation avec la bénédiction de Grigori Grabovoï. «Je suis ici pour enseigner. C’est mon mandat. On m’a demandé de diffuser son enseignement à toutes personnes, à tous les scientifiques et à tous les journalistes intéressés.»
Au fil de l’entrevue, Denis Harting se fait plus précis au sujet de la doctrine de son maître à penser. D’après lui, Grabovoï peut même prévenir les catastrophes, empêcher qu’un avion ne s’écrase en le réparant en plein vol et à distance. Une affirmation qui a de quoi laisser sceptique.
Selon Grabovoï tous peuvent guérir la société en la remettant dans la norme de la création. «Nous sommes tous des dieux. Nous pouvons, en suivant ses méthodes, ses processus, ressusciter les morts, régénérer des organes et restaurer des événements», assure Harting.
Tout cela est possible selon Grabovoï, car l’univers est composé de matière, d’énergie et d’information. «Celle-ci est similaire aux 0 et aux 1 du langage binaire de nos ordinateurs», explique Denis Harting, convaincu. C’est un peu comme dans le film La Matrice. Tout est de l’information. L’univers n’est pas que physique. Grabovoï avec ses méthodes, qu’il reçoit du Créateur, nous donne les moyens d’aller chercher l’information de l’organe parfait et de la réinstaller dans l’organe que nous voulons restaurer. C’est la même chose pour la résurrection, car celui qui est mort physiquement est vivant dans une autre dimension.»
Et Hassan? Où est-il maintenant?
«Hassan? C’est difficile de répondre à votre question! Il y a quelques mois, j’ai eu une vision. J’ai vu Hassan comme s’il était là devant moi en chair et en os. Je connais bien les procédures de résurrection [enseignées par Grabovoï]. Je ne serai pas surpris de rencontrer Hassan bientôt. C’est une des raisons qui expliquent ma venue au Québec.»
Vraiment?
«Peut-être qu’aujourd’hui on ne peut pas admettre un phénomène comme la résurrection. Cependant, il y a 200 ans personne ne pouvait imaginer l’électricité. Pour Grabovoï, c’est une procédure ordinaire. C’est comme aller chez le médecin. Un jour, la résurrection fera partie de notre quotidien.»