Les critiques et les remontrances des supérieurs de sa congrégations religieuse n’auront pas réussi à infléchir, en 1949, les idées avant-gardistes du frère Jean. Mais les récentes mesures gouvernementales, décrétées au début de la troisième vague de la pandémie de COVID-19, auront eu raison des projections du film qui raconte l’histoire de cet éducateur, Le Club Vinland.
La maison de distribution Les Films Opale vient tout juste d’annoncer «à contrecœur» qu’elle va retirer des salles de cinéma dès le jeudi 15 avril au soir le long-métrage de Benoit Pilon qui avait pris l’affiche deux semaines plus tôt.
«La troisième vague frappe en plein cœur de notre sortie», a déploré Christian Larouche, président de Les Films Opale.
«L’impossibilité d’ouvrir dans les marchés de Québec et Gatineau, plusieurs cinémas toujours fermés à travers la province, la distanciation de deux mètres dans les salles. ce qui réduit considérablement le nombre de spectateurs autorisés, et le couvre-feu devancé à 20 h dans les régions de Montréal et de Laval» sont tous des facteurs qui ont contraint le distributeur à prendre cette décision.
Présenté sur 55 écrans un peu partout au Québec, le film a récolté près de 92 000$ depuis sa sortie le 2 avril.
«Par respect pour l’œuvre et ses artisans», le distributeur dit espérer de «meilleures conditions» avant de présenter de nouveau le film sur grand écran, un choix que comprend Martin Bilodeau, le rédacteur en chef de Médiafilm.
«Le distributeur fait le pari d’un deuxième lancement, plutôt que de laisser son film s’éteindre à petit feu», reconnaît-il. Médiafilm qui donne une appréciation de tous les films présentés au Québec, a accordé la cote 4 au film Le Club Vinland, «une illustration originale du combat entre obscurantisme et progrès».
***