Dans les universités québécoises, s’intéresse-t-on encore aux questions religieuses? Le 84e congrès de l’Acfas (pour l’Association francophone pour le savoir) qui se tient à Montréal du 9 au 13 mai répond positivement à cette question. Son imposant programme de conférences scientifiques est rempli de propositions centrées sur la place ou l’influence du religieux dans la société.
Le jeudi 12 mai, par exemple, des experts se pencheront sur l’immigration maghrébine au Québec. Deux conférences traiteront spécifiquement du rapport qu’entretiennent les Maghrébins avec la religion.
Le lendemain, le chercheur Djamel Mouhoub s’intéressera au phénomène de la conversion des Québécois montréalais à l’islam. Dans une autre salle, quatre chercheuses de l’UQAM reviendront sur le projet de Charte des valeurs québécoises. Elles ont analysé pas moins de 193 discours médiatisés après la parution du controversé projet de loi 60 sur la laïcité, déposé en novembre 2013.
L’Acfas entend «promouvoir la recherche et l’innovation ainsi que la culture scientifique dans l’espace francophone». Son congrès annuel est «le plus important événement scientifique multidisciplinaire, interuniversitaire et intersectoriel de la Francophonie». Cette année près de 4000 communications sont proposées dans les différents pavillons de l’Université du Québec à Montréal.
Le congrès propose aussi 228 colloques – plusieurs communications sur une même thématique – dans toutes les disciplines scientifiques.
«Le religieux où on ne l’attend pas: nouveaux enjeux pour la recherche universitaire» est le titre d’un de ces colloques. Une quarantaine de professeurs et de chercheurs y prendront la parole.
Sara Teinturier de l’Université de Montréal y analysera la représentation des clercs, religieux et ecclésiastiques dans la bande dessinée francophone, tandis que Maurice Demers de l’Université de Sherbrooke cernera l’influence du religieux sur l’activisme humanitaire en examinant le cas du Comité chrétien pour les droits humains en Amérique latine, un organisme de solidarité internationale.
Durant ce même colloque, la professeure Solange Lefebvre de l’Université de Montréal examinera les bouleversements que connaissent les facultés de théologie au Québec et se demandera: «la religion ne devrait-elle être qu’un objet disséminé dans l’éventail des disciplines ou […] doit-elle conserver un champ spécialisé?»
Les titres des communications et des colloques du 84e congrès de l’Acfas sont disponibles au www.acfas.ca. Des frais sont exigés pour participer à un grand nombre de conférences. Quelques 650 activités sont toutefois gratuites.