Une foule dense, de la Croix du Sacrifice jusqu’au cœur des plaines d’Abraham, a assisté au défilé du pape François à bord de sa papemobile, le mercredi 27 juillet 2022.
Accompagné de l’archevêque de Québec, Gérald Cyprien Lacroix, et d’une dizaine de gardes du corps, le Saint-Père a pris le temps de bénir au moins deux bébés lors de son court passage. Les effectifs policiers de la Ville de Québec étaient déployés également à pleine capacité. Curieusement, personne n’a été fouillé pour se rendre sur le site des Plaines.
Des prestations musicales avaient lieu sur la scène des plaines d’Abraham. On pouvait entendre le rythme des tambours et des chants autochtones pendant le passage du pape François. Bien que le programme accusait plus d’une heure de retard, la foule est demeurée patiente. Pendant l’attente, plusieurs spectateurs ont regardé en ligne le message du pape livré à la Citadelle de Québec devant un public restreint.
Croyants fervents, curieux ou sympathisants, peu importe leur foi, tous s’entendent sur le fait que cette visite papale à Québec «est un moment historique». Rappelons que la dernière visite du chef de l’Église catholique remonte à 1984, avec la venue de Jean-Paul II.
«À ce moment-là, je n’étais pas encore né. Mais dans la vie d’un catholique fervent, le pape est un personnage important dans notre rapport à l’Église, à notre vie de foi. J’ai déjà vu deux fois son prédécesseur Benoit XVI, dont une en 2011, lors des JMJ de Madrid. J’espère avoir de bonnes photos du pape François ce soir», témoigne Raphaël de Champlain, un résident de Québec.
Question de culture
De leur côté, Martine et Denis se sont présentés aux abords des plaines d’Abraham pour honorer la visite d’un personnage important. «Je ne suis pas religieuse, c’est plus une question de culture et d’éducation», résume Martine. «Je veux voir ce personnage qui veut livrer un message d’amour et de paix. J’ai déjà travaillé pendant sept ans dans le Grand Nord, et j’ai croisé des Autochtones ayant passé par les pensionnats… ça a bouleversé entre autres leur culture. C’est une façon pour moi de les appuyer aujourd’hui», souligne Denis.
Dans l’attente depuis quelques heures déjà, la famille de Jaime Bohorquez qualifiait la visite du pape François de très importante dans leur vie. «On a beaucoup d’émotion à voir cette personne près de Dieu», exprime le père de famille d’origine colombienne, installé depuis plus de deux ans à Québec, avec sa femme Monica et leur petit garçon.
Rencontrée un peu plus loin sur les plaines d’Abraham, Anabel Montejo Miranda a confié «avoir honte de l’humanité». Penser que des humains [les missionnaires catholiques] aient pu commettre des gestes atroces envers d’autres humains, ça me fait mal. La souffrance que les Autochtones ont endurée risque de s’imprégner de génération en génération. Malgré tout, j’ai élevé mes enfants dans la foi catholique. Je veux mettre de l’avant la grâce, et non la répression», exprime la mère de trois enfants.