Le pape François s’en prend aux fake news et rappelle que tous les citoyens ont la «responsabilité de contrecarrer ces faussetés». Cette tâche est ardue, concède-t-il, «parce que la désinformation est souvent basée sur des discours variés, délibérément évasifs et subtilement trompeurs».
Dans un message qu’il a publié le mercredi 24 janvier, le pape définit les fake news – une expression anglophone qu’il utilise constamment dans son texte – comme «des informations non fondées, basées sur des données inexistantes ou déformées et visant à tromper voire à manipuler le lecteur».
Le pape déplore leur efficacité «due principalement à leur nature mimétique, à leur capacité d’apparaître plausibles».
«Ces nouvelles, fausses mais vraisemblables sont fallacieuses, dans leur habilité à focaliser l’attention des destinataires, en se fondant sur des stéréotypes et des préjugés diffus dans un tissu social, en exploitant les émotions immédiates et faciles à susciter, comme la peur, le mépris, la colère et la frustration.»
Une exposition à ces fausses nouvelles, présentes dans les médias sociaux, entraîne «la discréditation de l’autre, sa représentation comme ennemi, jusqu’à une diabolisation susceptible d’attiser des conflits».
«Les fausses nouvelles révèlent ainsi la présence d’attitudes en même temps intolérantes et hypersensibles, avec pour seul résultat le risque d’expansion de l’arrogance et de la haine», écrit le pape François dans un message intitulé La vérité vous rendra libres. Fausses nouvelles et journalisme de paix.
La toute première fake news est racontée dans la Genèse, le premier livre de l’Ancien Testament, écrit le pape. Son auteur en est le serpent, «capable partout de se dissimuler et de mordre». C’est lui qui a convaincu Ève, par la ruse ainsi que «des arguments faux et attrayants», de croquer dans le fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Cet épisode biblique démontre qu’aucune désinformation n’est inoffensive et que «se fier à ce qui est faux, produit des conséquences néfastes».
«Même une distorsion apparemment légère de la vérité peut avoir des effets dangereux», met en garde le pape François dans ce message préparé pour la 52e Journée mondiale des communications sociales.
Cette journée, habituellement soulignée au mois de mai, a été instituée par le concile Vatican II afin que dans tous les pays, les catholiques réfléchissent, au moins une fois par année, à la place qu’occupent les médias dans leur vie personnelle et collective. Le message papal pour cette journée est toujours publié le 24 janvier, fête de saint François de Sales, le patron des journalistes.