La Patrie ainsi que La Presse du mercredi 23 mai 1923, il y a 100 ans, consacraient tous deux un long reportage à la «cérémonie grandiose du sacre» de Mgr Raymond-Marie Rouleau, deuxième évêque de Valleyfield.
On indiquait que «les autorités civiles de Valleyfield avaient déclaré fête civique le jour de la consécration de Mgr Rouleau». Ainsi, «le peuple entier put y assister et se réjouir de l’arrivée de son nouveau pasteur».
C’est l’archevêque d’Ottawa et ex-évêque de Valleyfield, Mgr Joseph-Médard Émard, qui avait prononcé l’homélie lors de la consécration de Mgr Rouleau. «L’évêque personnifie l’autorité», avait-t-il mentionné. «Comme le Christ, il doit être écouté, obéi. Il doit dicter à ses fidèles leurs devoirs en ce qui concerne la religion.»
Enfin, après l’ordination épiscopale de Mgr Rouleau, quelque quatre cents convives, en majorité des clercs, avaient participé à un banquet donné en son honneur.
Lettre pastorale
Deux jours plus tard, le vendredi 25 mai 1923, Le Devoir présentait la toute première lettre pastorale du nouvel évêque de Valleyfield. Selon le quotidien, il s’agissait d’une «page émouvante de doctrine et d’exhortation» qui invitait les fidèles à «chercher d’abord le Royaume de Dieu» et non les «biens de la terre».
«L’amour du bien, l’esprit d’indépendance, l’horreur du sacrifice, la négligence des devoirs pénibles, l’affaiblissement du sens chrétien ne sont-ils pas des indices tristement révélateurs que le vent du siècle, qui a soufflé en tempête ailleurs, a aussi passé par notre pays?», demandait alors celui qui deviendrait, quatre ans plus tard, archevêque de Québec ainsi que cardinal.