Un mois après avoir tenu un «marché aux puces» qui a attiré plus de 2000 personnes à leur maison mère de Lachine, voilà que les Sœurs de Sainte-Anne se tournent vers un encanteur professionnel afin d’offrir, les 18 et 30 juin, une partie des objets de grande valeur, véritable trésor, dont elles veulent se départir.
Pas moins de 300 meubles imposants, œuvres d’art et pièces d’antiquité sont déjà présentés, et photographiés sous plusieurs angles, dans les deux catalogues déposés sur le Web par La Maison des Encans, une entreprise montréalaise.
Le mardi 18 juin, à 19 h, 149 lots, essentiellement de grands objets, seront offerts en ligne seulement.
«Afin de réduire les frais, tous ces objets sont demeurés à Lachine», explique Martin Duchesne, chef de projet pour la congrégation des Sœurs de Sainte-Anne. «Les acheteurs sont invités à miser en ligne sur les différents objets. Les gagnants iront ensuite récupérer les objets à la maison mère de la communauté. Cela aurait coûté une fortune de déménager tous ces gros meubles. Il aurait fallu utiliser plusieurs camions et engager des déménageurs professionnels.»
Mais le dimanche 30 juin, les 151 lots pourront être examinés dans les locaux de l’encanteur, situés boulevard Saint-Laurent à Montréal. «De plus petits objets seront mis aux enchères ce jour-là. Ce sont des objets d’art, de petits meubles, de petites pièces d’antiquité», ajoute M. Duchesne, qui est aussi directeur des communications et du développement pour Radio VM.
Ses conseils pour les curieux et les amateurs d’art? «Allez d’abord feuilleter les catalogues puis inscrivez-vous le plus rapidement possible.» Mais «n’attendez pas au mardi 18 juin pour compléter votre formulaire d’inscription. Si vous vous inscrivez seulement à 19 h, au début de l’encan, vous risquez de rater plusieurs pièces.»
Celui qui donne du temps à la communauté religieuse pour ce projet hésite d’abord à révéler quelles pièces l’attirent le plus. «Je vais susciter de la compétition», dit-il. «Va voir le numéro 95», concède-t-il finalement. Cette grande bibliothèque vitrée, en trois sections, doit être démontée par l’acheteur, prévient le rédacteur du catalogue. «C’est une belle pièce, non? C’est mon coup de cœur. Elle a été construite sur place.»
Martin Duchesne s’intéresse aussi à un jésus de cire de 16 pouces, une œuvre créée à la maison mère (lot no 32 du 30 juin 2019). Au moment de publier ce texte, quatre acheteurs différents avait déjà déposé une offre sur cette pièce ancienne. La plus haute enchère atteignait déjà, seize jours avant l’encan, la somme de 140 $.
La plupart des objets et des meubles offerts lors des deux encans «étaient dans nos réserves, en dépôt, peu utilisés et souvent même peu visibles», explique Céline Dupuis, coprovinciale des Sœurs de Sainte-Anne du Québec.
La religieuse, qui a œuvré plus de 15 ans au Cameroun et en Haïti, reconnaît que les pièces en montre «ne représentent que le dixième de tout ce que l’on a encore. Nous sommes comme d’autres personnes qui ont vieilli et qui doivent laisser leur maison pour aller dans du plus petit. C’est un peu cela qui nous arrive», dit-elle.
Elle attire aussi notre attention sur les des deux jésus de cire (voir aussi le lot no 30) qui seront adjugés au plus offrant le 30 juin. «Ils ont été fabriqués par des religieuses. On en a bien une douzaine dans notre maison mère, en plus de ceux qui sont toujours utilisés.»
Sœur Dupuis explique que lorsque «les maisons [le la communauté] fermaient, elles envoyaient leurs bien ici. C’est ce qui fait qu’on a bien des pièces en double. Il faut parfois multiplier par dix.»
Elle se dit heureuse de l’intérêt qu’ont connu les deux journées de vente des petits objets les samedi 18 et dimanche 19 mai. «Le résultat a été au-delà de nos espérances. Quelque 2000 personnes sont venues. C’était pour acheter. Mais c’était surtout pour avoir un souvenir de ce qui a déjà appartenu aux sœurs puisque nous sommes dans la région depuis longtemps. On fait partie du paysage».
Cette fin de semaine-là, «les gens étaient à la recherche d’objets religieux», ajoute Martin Duchesne. Tout a été vendu ou presque. «Il n’est resté que de menus objets qu’on a déposés dans quatre boîtes.»
Dans deux ans, les religieuses quitteront leur maison mère afin d’emménager dans un nouveau pavillon qui sera construit sur le terrain actuel de la congrégation.
Les deux premiers encans des Sœurs de Sainte-Anne – il y en aura vraisemblablement d’autres en juillet et en août – se tiendront les 18 et 30 juin. Les 300 lots peuvent être examinés dans le site de La Maison des Encans.
***