Montréal célébrera son 375e anniversaire en 2017. Passionnée par l’histoire de sa ville, l’ex-présidente de Vision Montréal, Louise Harel, craint que les festivités n’oublient l’histoire religieuse de la ville.
«Je suis, à ce moment-ci, plutôt inquiète», a dit hier soir l’ex-députée et conseillère municipale. «Je considère qu’il n’y a que des événements festifs qui sont à l’agenda. Il me semble qu’on relate très peu l’histoire», a-t-elle confié à l’agence de presse Présence.
«C’est comme si notre histoire n’avait pas de commencement, que cette histoire débutait avec l’année du 375e anniversaire. Cela me paraît invraisemblable», ajoute Louise Harel.
L’ex-présidente de l’Assemblée nationale déplore notamment que «l’aspect religieux soit complètement occulté» de tous les préparatifs de cette année de commémoration. Elle raconte qu’elle a participé avec des représentants de communautés religieuses à la présentation du parcours Du fleuve à la montagne, un trajet piétonnier qui sera aménagé au coût de 36 millions $ d’ici 2017. «Et bien, du fleuve à la montagne, il n’y a aucune référence à l’histoire religieuse», se désole-t-elle. «Va-t-on tenter d’occulter qu’il y a eu une messe dans les commencements de Montréal?»
Députée des circonscriptions Maisonneuve et Hochelaga-Maisonneuve de 1981 à 2008, Louise Harel reconnaît que Montréal est aujourd’hui une «ville très cospopolite».
«Je suis une tenante de la diversité et de l’accueil des nouveaux arrivants. Mais il faut absolument leur transmettre ce qu’était le commencement de ce que nous sommes devenus.» Elle précise sa pensée en pensant à tout ce que les communautés religieuses et les différentes Églises ont réalisé à Montréal, depuis 1642, dans les domaines de l’éducation et des soins de santé. Elle dit que «c’est bien plus que le commencement, ce sont les fondements, c’est le fondement de ce que nous sommes aujourd’hui».
Conférence publique
L’ex-ministre de l’Emploi et de la Solidarité a fait ces remarques après avoir prononcé, au Collège Villa Maria, une allocution sur le rôle des femmes à la fondation de Montréal.
«Je ne suis pas une historienne», reconnaît-elle. «Je suis une citoyenne qui s’est passionnée pour l’histoire de ces pionnières, des femmes audacieuses qui ont marqué d’une façon indélébile la société dans laquelle nous évoluons maintenant.»
Ces pionnières, ce sont notamment Jeanne Mance et Marguerite Bourgeoys, «des femmes intrépides, pleines d’initiatives et qui ont aussi été, quand on pense aux contraintes de leur époque, des insoumises».
Elle estime qu’il faut «secouer cette image, fanée et figée, de ces personnes dont on devient passionnément amoureux lorsqu’on les connaît mieux et qu’on découvre à quel point elles peuvent inspirer notre époque».
Le 375e anniversaire de Montréal serait donc une excellente occasion de raconter l’histoire de ces pionnières et de ces pionniers, estime Louise Harel.
C’est précisément ce qu’entend faire, dès cette année, le Centre Le Pèlerin de Montréal qui a initié un programme de conférences sur les origines de Montréal. Jusqu’en novembre, l’organisme, en collaboration avec trois congrégations religieuses féminines, accueille le public au Collège Villa Maria.
En avril, l’historienne Dominique Deslandres traitera de l’amitié entre les Français et les peuples autochtones. En novembre, la conférence sera consacrée à Paul de Maisonneuve.