Le 23 mars Mario Pelchat a présenté son tout nouvel album, Agnus Dei, aux médias montréalais. Véritable confession de foi, ce disque a été réalisé avec la complicité de huit prêtres et séminaristes de la région de Québec. Les recettes de l’album vont aider à défrayer les coûts de l’acquisition pour la cathédrale Saint-Jean-Eudes du diocèse de Baie-Comeau de l’orgue Casavant de l’église Saint-François-d’Assise, à Limoilou.
En réalisant Agnus Dei, Mario Pelchat a concrétisé un vieux rêve: celui de faire un disque avec les chants religieux qui ont marqué sa jeunesse, alors qu’il était membre de la chorale paroissiale. Pour ce faire, il s’est entouré de prêtres du diocèse de Québec, dont l’abbé Julien Guillot et Mgr Louis Corriveau, évêque auxiliaire.
Pour les trouver, il a fait appel à Facebook. «Je suis tombé sur le profil de l’abbé Julien Guillot. Il portait un col romain. Dans sa liste d’amis, il y avait beaucoup de prêtres avec un col romain! J’ai envoyé le même message à tous. C’est l’abbé Julien Guillot qui m’a répondu.»
Les deux hommes se sont donné rendez-vous dans une auberge du Vieux-Québec afin de faire connaissance. «J’ai rencontré un homme de cœur qui voulait aider l’Église. Ce projet, il le portait depuis longtemps», relate Julien Guillot en entrevue.
Ce dernier a profité de cette occasion inespérée pour présenter à Mario Pelchat son propre projet sur lequel il travaillait depuis six mois. Avec l’aide de Gabriel Lemieux, ancien chanteur de la Maîtrise des petits chanteurs de Québec, et du diocèse de Baie-Comeau, il s’est engagé à sauver l’orgue Casavant de l’église Saint-François-d’Assise qui sera démolie dans les prochains mois.
«Souvent, explique-t-il, lorsqu’une église ferme, nous avons la tentation de vendre l’orgue à des acheteurs étrangers. Résultat? Nous perdons notre patrimoine religieux. Le projet de Mario Pelchat, je l’ai vu comme un clin d’œil de Dieu», souligne le curé des paroisses de Limoilou.
Agnus Dei est donc né de la fusion de deux rêves distincts et de la rencontre de deux hommes partageant la même foi.
«Je suis vraiment croyant!», lance Mario Pelchat en entrevue. «Vers l’âge de 18 ans, j’ai commencé à lire la Bible. Puis un jour, je me suis dit que ce qui est raconté dans la Bible est bien réel. Le plan de Dieu est vraiment écrit, établi. Lorsque j’ai compris cela, ce fut comme une révélation.» Il n’hésite pas à publier dans la pochette de son album une citation tirée de l’évangile de Jean: «Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, Jésus-Christ, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle» (Jean 3,16).
M. Pelchat se décrit comme «un chrétien sans allégeance religieuse». Bien qu’il ne fréquente pas d’Église, il lit la Bible et prie régulièrement. «Tout comme ma femme», précise-t-il. «Nous vivons ensemble cette démarche-là depuis longtemps. Nous nous sommes connus grâce à nos recherches respectives.»
Le chansonnier est très conscient que la réalisation d’un tel disque est une aventure audacieuse. «Parce que mon disque est religieux, certains vont critiquer. Toutefois, j’ai 53 ans et je n’ai pas peur d’affirmer qui je suis. J’assume pleinement mes choix.»
La démarche spirituelle et professionnelle de Mario Pelchat a profondément touché Mgr Louis Corriveau, évêque auxiliaire de Québec. «Le pape François nous dit d’aller dans les périphéries. Là, c’est la périphérie qui est venue à nous! Nous ne pouvions pas dire non!» Bien que l’évêque avoue avoir trouvé l’expérience exigeante, il y voit une piste à suivre pour l’évangélisation. «C’est peut-être cela qu’il faut faire: sortir de nos horaires, de nos réunions, de nos habitudes.»
Mgr Corriveau s’est laissé séduire par le témoignage de Mario Pelchat. «Je trouve cela intéressant de constater qu’il y a encore des gens qui sont fiers de dire qu’ils sont croyants. C’est un signe. Il y a là un début de quelque chose», croit-il.
Selon Mario Pelchat, il est déjà question de réaliser une tournée de spectacles afin de présenter Agnus Dei.