La Ville de Montréal versera 14,55 M$ pour acquérir la vaste et historique propriété des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph, située à l’angle de l’avenue des Pins et de l’avenue du Parc.
«Je suis extrêmement fier d’annoncer qu’il y a eu une entente entre les religieuses et la Ville», a lancé mercredi matin le maire Denis Coderre à la toute fin de la rencontre hebdomadaire du comité exécutif de la Ville de Montréal. Il s’agit d’un «projet colossal, d’un legs extraordinaire», a expliqué le maire Coderre à ses collègues.
En mai, il avait déclaré publiquement l’intention de la municipalité d’acquérir le site conventuel s’il parvenait à s’entendre avec les religieuses sur un prix «à la juste valeur marchande».
Deux conditions étaient toutefois incontournables pour la congrégation religieuse. «Les futurs acquéreurs doivent respecter les valeurs que nous avons toujours voulu sauvegarder en ces lieux. De plus, nous voulons que la communauté puisse continuer à demeurer sur le site, en ce lieu où les sœurs ont donné toute leur vie pour prendre soin des malades de l’Hôtel-Dieu, notre voisin», avait répondu Marie-Thérèse Laliberté, la supérieure générale des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph.
La somme de 14,55 M$ sera versée pour l’achat du couvent et d’un lot vacant sur la rue Duluth Ouest, a expliqué ce matin le maire Coderre. «Si on regarde la valeur foncière de ces deux éléments, on parle d’un total de près de 24 M$. C’est bien en deçà de la valeur marchande», a-t-il précisé à ses collègues du comité exécutif.
La supérieure Laliberté, jointe cet après-midi, se dit heureuse des propos du maire. «J’ai bon espoir que l’entente sera acceptée par le conseil municipal.»
«C’est une bonne nouvelle. La Ville nous a donné l’assurance qu’elle respecterait nos valeurs et on a confiance que les projets qui seront élaborés ici vont aussi respecter nos valeurs.»
Où seront logées les religieuses?
Sœur Laliberté tient toutefois à corriger le maire sur un point.
Ce matin, il a déclaré que «l’édifice Masson va demeurer aux sœurs ainsi que la crypte, un élément sacré pour les religieuses». C’est vrai pour la crypte qui abrite la dépouille de Jeanne Mance, cofondatrice de la Ville de Montréal et fondatrice de l’Hôtel-Dieu de Montréal. Quant au pavillon Masson de l’Hôtel-Dieu de Montréal, les religieuses ne s’y installeront pas, indique sœur Laliberté.
«Non, on ne pourra pas obtenir cette maison. C’était le projet, mais on ne pourra pas le réaliser», confie-t-elle. Elle invoque des délais trop longs «avant de pouvoir commencer les transformations» de cette résidence.
«Nous allons demeurer dans la maison. On va aménager une partie du couvent pour y abriter l’infirmerie et l’administration générale. On sera locataires», dit la supérieure générale.
Au milieu de l’après-midi, un communiqué émis par le cabinet du maire confirme les propos de la congrégation. «Au cours de l’été, les Religieuses Hospitalières ont exprimé le souhait de continuer d’occuper une partie du couvent pour une période de 20 à 25 ans plutôt que de déménager dans le pavillon Masson situé en retrait du couvent», écrit-on.
«Pour ce faire, celles-ci réaliseront des travaux de réaménagement afin que cette partie du couvent, dont l’actuelle maison Marie-de-la-Ferre, soit mieux adaptée aux besoins de la communauté. Les religieuses assumeront la totalité des coûts des travaux d’améliorations locatives de la partie du couvent qu’elles occuperont. La Ville et les RHSJ conviendront du bail à intervenir d’ici la signature de l’acte de vente l’été prochain.»
Des projets
Le couvent sera transformé et ouvert au public, a déclaré ce matin le maire Denis Coderre. Deux projets sont déjà à l’étude, soit «un centre d’archives religieuses pour tout le Québec et un centre d’interprétation rattaché à l’actuel Musée des hospitalières».
Le maire dit aussi qu’il est en discussion avec des dirigeants d’écoles de métiers d’art. Le couvent serait un lieu propice à l’établissement d’une telle institution en ses murs. «Je verrais cela d’un bon œil. Ce serait un site enchanteur, très inspirant pour la créativité», a-t-il lancé.
L’achat de la propriété sera discuté lors de la prochaine rencontre du conseil municipal et «tout ce dossier sera réglé au mois de juin 2017», a-t-il promis. «On fera une annonce formelle en janvier avec les religieuses. On annoncera peut-être à ce moment-là un autre projet», a-t-il ensuite déclaré, sans donner plus de détails.