Alors que le documentaire Le dernier souffle. Au cœur de l’Hôtel-Dieu de Montréal est en salle depuis plus d’un mois, les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph ont commenté l’œuvre d’Annabel Loyola et confié leur état d’esprit lors d’une projection publique à laquelle elles étaient conviées.
«Je ne crois pas que c’est son dernier souffle! C’est le titre du documentaire, je sais…», lance avec assurance sœur Marie-Thérèse Laliberté. Pour elle, l’Hôtel-Dieu vit un changement comme il en a vécu d’autres depuis sa fondation. «Vous savez, l’Hôtel-Dieu n’est pas le même qu’à ses débuts. Il a changé et il changera encore.»
Celle qui est entrée dans la congrégation des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph en 1958 se dit néanmoins très émue par le documentaire. «Cela fait deux fois que je le vois. Cela me touche au cœur, vous savez.»
De son côté, sœur Marie-Blanche Leblanc, bénévole aux soins palliatifs, se dit «sereine». «Naturellement, c’est un deuil à faire. Nous avons fait beaucoup pour les malades. Maintenant, il est temps de lâcher prise. Toutes nos œuvres sont appelées à disparaître», philosophe celle qui est la seule sœur encore active à l’Hôtel-Dieu.
Sœur Denise Lafond s’est dite très impressionnée par l’image de la ruche utilisée par Annabel Loyola dans le documentaire. «C’est un lien exceptionnel. La ruche, tout comme l’Hôtel-Dieu, est sans cesse en activité. Comme elle, l’hôpital peut mourir.»
Tout comme ses consœurs, elle affirme avoir confiance en l’avenir. Bien qu’elle ne participe pas aux rencontres de la coalition d’organismes communautaires qui milite pour préserver le site de l’Hôtel-Dieu, sœur Lafond dit s’informer de leurs avancées. Elle s’inquiète même de divisions possibles au sein de la coalition. «Unissez vos forces. Plus nous sommes centrés sur le même objectif, plus les chances de réussite sont grandes!»
Sœur Leblanc, elle, milite au sein de la coalition. «J’assiste aux réunions. Je trouve que les gens qui y participent sont très engagés. Je suis sûre que tout ira pour le mieux.»
Confiante, elle l’est aussi devant les laïcs qui depuis de nombreuses années déjà ont pris la relève au sein de l’Hôtel-Dieu. «Je suis heureusement surprise de voir comment ils prennent le flambeau. Les laïcs qui travaillent là sont vraiment extraordinaires. Il se passe des choses merveilleuses. Nous allons voir naître autre chose. Cela va être très bien.»