Les adeptes de la populaire série dramatique Unité 9 découvriront sous peu pour quelle raison sœur Marie-Gisèle Castonguay se retrouve derrière les barreaux. En entrevue, l’auteure d’Unité 9 dévoile à Présence pourquoi elle tenait tant à développer ce nouveau personnage.
Le personnage de religieuse introduit dans cette quatrième saison est arrivée au pénitencier de Lietteville en janvier. La dame de 77 ans purge une sentence de sept ans pour complicité de meurtre. Les téléspectateurs découvrent, depuis l’épisode du 12 janvier, cette détenue âgée que des agents sont venus cueillir dans son couvent alors qu’elle sortait de la chapelle. Ils l’ont fait monter dans un fourgon cellulaire. Comme toutes les nouvelles détenues de Lietteville, elle a ensuite subi une fouille à nu.
L’auteure d’Unité 9, Danielle Trottier, est la première à reconnaître que la présence d’une religieuse parmi des détenues est étonnante. «Habituellement, les religieuses peuvent entrer et sortir de prison. Elles vont aider les femmes.»
«Chaque personnage que je crée est toujours porteur d’une idée qui dépasse le personnage lui-même, explique-t-elle. Ce que je veux explorer dans le personnage de sœur Marie-Gisèle, c’est que personne n’est à l’abri d’une incarcération. Même les personnes que l’on juge au-dessus de tout soupçon.»
L’auteure ne dévoile pas, lors de son entretien avec Présence, les événements qui ont conduit la religieuse en prison. Les téléspectateurs l’apprendront dans les prochains épisodes de la populaire série dramatique.
«Mais il y a fort à parier que ce personnage, qui semble d’une grande bonté, a fait un geste qui ne lui apparaissait pas être répréhensible», confie-t-elle. Un geste qui remonte à 1955, qui a refait surface plusieurs décennies plus tard et qui a conduit soeur Marie-Gisèle Castonguay en prison.
La religieuse, dont on ne connaît pas la congrégation religieuse – «on l’a inventée, on n’a pas nommé une communauté précise», dit Danielle Trottier -, n’est pas le premier personnage d’Unité 9 lié au monde religieux. Un aumônier travaille dans la prison de Lietteville, plusieurs femmes le consultent. Dans plusieurs épisodes, on a vu des détenues prier dans leurs cellules ou faire un signe de croix.
Vie spirituelle derrière les barreaux
La vie spirituelle est très présente à l’intérieur de tout pénitencier, a pu constater l’auteure dans les recherches qu’elles a menées avant d’écrire la série.
«La présence de Dieu et l’espoir qu’il représente sont très importants à l’intérieur des murs. Cela aide les femmes et leur permet de retrouver une certaine confiance en elles-mêmes. C’est une dimension de la vie des femmes incarcérées dont je n’ai pas encore assez parlé. Tout ce qui touche le spirituel est fondamental dans la reprise en main de leurs vies.»
Elle reconnaît qu’«Unité 9 table beaucoup sur les valeurs chrétiennes, comme l’entraide, la compassion, l’acceptation de l’autre, le non-jugement». Des valeurs qu’elle continuera d’explorer dans les prochains épisodes.
C’est l’actrice Angèle Coutu (Jamais deux sans toi, L’Or du temps) qui incarne la religieuse Marie-Gisèle Castonguay. «Angèle a accepté avec enthousiasme d’endosser ce personnage d’une très grande complexité», dit Danielle Trottier. «C’est la comédienne qui pouvait le mieux défendre cette problématique-là.»
Prochain épisode
Les adeptes d’Unité 9 savent que sœur Marie-Gisèle n’arrive pas à s’adapter à son nouvel environnement. Dans l’épisode du 2 février, on la voit déposer ses objets personnels dans deux sacs puis se diriger résolument vers la sortie du pénitencier. Sourde, la religieuse n’entend pas les injonctions des agentes qui lui ordonnent de cesser de courir. Elle est rapidement maîtrisée, jetée par terre puis menottée. «Je n’ai pas d’affaire ici. Ce n’est pas ma place», confie-t-elle, d’une voix étouffée, à l’agente Madeleine qui, à l’infirmerie, lui remet la sandale qu’elle a perdue dans la mêlée. Elle ira à l’hôpital subir d’autres tests.
L’épisode 92 d’Unité 9, qui sera diffusé le mardi 23 février, verra le retour de soeur Marie-Gisèle au pénitencier. «Son cas particulier fait l’objet d’une réunion où Martin et Madeleine – deux membres du personnel – expriment des sentiments contradictoires», peut-on lire dans le résumé de l’épisode déposé dans le site Web de Radio-Canada. «Steven, qui cherche une piste, demande à Georges – l’aumônier de Lietteville – de lui parler de sa communauté.»
On en saura davantage sur sœur Marie-Gisèle et le crime qu’elle a commis il y a soixante ans.