C’est un Jésus bien assumé, avec toute sa gamme d’émotions – de la joie d’être auprès de ses disciples à la souffrance de la crucifixion – qui a été présenté à la première de Jesus Christ Superstar, à l’église Chalmers-Wesley de Québec le 12 avril, par la troupe de théâtre amateur Quebec Art Company.
En plus de 30 ans d’existence, Quebec Art Company vient de monter sa production la plus ambitieuse avec Jesus Christ Superstar d’Andrew Lloyd Webber, mise en scène par Peter Black. Une trentaine d’interprètes composent le chœur autour des personnages principaux: Jesus (Michel Blackburn), Judas (Julian Dawson) et Marie Madeleine (Zita Bombardier-Touret).
Un groupe de musiciens, sous la direction de David Parker, accompagne en direct les comédiens/chanteurs: Yvan Fortin, Gilles Beaudoin, Hugh Glassco, Sylvain Audet et Marc D’Anjou.
Un message universel
Michel Blackburn incarne avec aplomb un Jésus à la fois doux et heureux auprès de ses disciples, mais aussi en sainte colère lorsqu’il entre dans le temple pour mettre à la porte les vendeurs de tout acabit. Son défi de chanter des notes étendues sur près de 3 octaves a été relevé avec brio. Le ténor léger n’a pas flanché.
«C’est le premier rôle religieux que je joue dans une comédie musicale. Je suis moi-même croyant, mes enfants aussi. Je suis content de faire parler de Jésus, de l’homme derrière le Fils de Dieu, avec ses doutes, sa colère, son amour, son empathie. Le message de l’Évangile est universel; on peut tous se l’approprier», dit-t-il en entrevue, confiant du même coup avoir fait ses devoirs en relisant les Évangiles et en ayant vu quelques films sur Jésus.
De son côté, Marie Madeleine (Zita Bombardier-Touret) se veut rassurante et bienveillante aux côtés du personnage de Jésus. Le personnage parvient à transmettre l’idée qu’elle vit une transformation intérieure.
Judas et le roi Hérode
Dans le rôle de Judas Iscariote, Julian Dawson arrive à exprimer la haine qui l’habite, mais le tiraillement qu’il vit aussi, juste avant de dénoncer Jésus pour des pièces d’argent.
Parmi les personnages secondaires, le roi Hérode (Martin Trager) est à retenir. Muni de ses lunettes en étoiles, avec un costume brillant, et entourée de «soul sisters», Hérode se démarque et fait même sourire – en dépit du massacre des nouveau-nés que lui attribue le récit néotestamentaire. Avec la chorégraphie et les petits gestes de folie, il s’agit d’un des tableaux les plus réussis de la comédie musicale.
Les spectateurs présents à la première ont apprécié leur expérience.
«Ça a été très bien interprété et dirigé, surtout pour Judas, Jésus et Marie Madeleine. Ça a été une belle façon de voir ce qui a été réalisé dans les années 1970», a confié Céline. Une autre spectatrice, Valérie, a souligné le caractère «dynamique» de la présentation.
Première mise en scène
Cette production de Jesus Christ Superstar était un pari risqué, puisqu’il s’agissait de la première mise en scène de Peter Black, directeur des communications à la Quebec Art Company.
«J’ai participé à beaucoup de productions comme manager, mais c’était ma première mise en scène. J’ai été entouré d’une équipe extraordinaire», résume-t-il. L’équipe et les talents recrutés forment un ensemble homogène rempli d’énergie.
«On a commencé le processus il y a 2 ans. Je ne suis pas impliqué dans Jesus Christ Superstar pour le côté religieux, mais pour le côté rock ‘n’ roll», souligne le metteur en scène de 64 ans, affirmant du même coup ne pas être chrétien.
Œuvre d’Andrew Lloyd Webber, Jesus Christ Superstar a été présentée pour la toute première fois dans les années 1970. Le film, lui, est sorti en 1973. Il raconte l’histoire de Jésus, mais s’arrête à la crucifixion, sans montrer la résurrection.
Les autres représentations de Jesus Christ Superstar ont lieu les 13, 14, 19, 20 et 21 avril.
Pour réserver des billets:
Information: www.quebecartcompany.com
*Présence n’a pas été autorisée à prendre ses propres photos lors de l’événement.