La Ville de Québec a dévoilé le 2 mai ses priorités en matière de patrimoine pour la période 2017-2027. Son document «Vision du patrimoine» s’attarde entre autres au patrimoine religieux et nomme huit églises qui retiendront particulièrement l’attention de la Ville.
L’administration municipale a ainsi confirmé un engagement annoncé en 2016: l’octroi de 15 millions $ sur une décennie pour la préservation de plusieurs églises remarquables situées sur son territoire. La préservation du patrimoine religieux figure également parmi les huit «grands axes» de la politique patrimoniale de la Ville.
Les cathédrales catholique et anglicane Notre-Dame et Holy Trinity sont identifiées, de même que l’église La Nativité de Notre-Dame, à Beauport, Saint-Charles-Borromée, à Charlesbourg, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Roch, Saint-Sauveur et Saint-Charles de Limoilou dans les quartiers du même nom. Deux de ces églises – Saint-Jean-Baptiste et Saint-Charles de Limoilou – sont aujourd’hui fermées au culte.
Le document de référence n’en parle pas, mais rappelons que le maire Régis Labeaume a déjà demandé au ministre de la Culture, Luc Fortin, de venir doubler la mise pour soutenir ces églises. Une réponse se fait toujours attendre.
En revanche, «Vision du patrimoine» précise que l’on souhaite «accompagner les diocèses, les fabriques et les communautés religieuses dans leur réflexion sur l’avenir de leur patrimoine». Il est également question d’interpeller le gouvernement du Québec en matière de fiscalité «en faveur des OBNL propriétaires de patrimoines religieux».
La Ville entend aussi mettre en place un groupe de travail des «acteurs du patrimoine religieux» pour trouver des «solutions porteuses» pour la reconversion des églises excédentaires pour accompagner des promoteurs.
Un concours d’architecture pour Saint-Cœur-de-Marie
Ironiquement, son idée, présentée comme une «piste d’action», de lancer un concours d’idées en architecture pour la reconversion de l’église Saint-Cœur-de-Marie, située sur Grande-Allée et fermée au culte depuis plusieurs années, a fait sourciller l’actuel propriétaire du lieu, le Groupe Lessard.
Ce dernier a plutôt mal accueilli le document dévoilé par Québec, se disant «indigné» par cette proposition. Le promoteur Louis Lessard affirme ne pas avoir été consulté au sujet de l’église et du terrain. Dans un communiqué, il a accusé la Ville de manquer de transparence et de respect envers les promoteurs.
Depuis plusieurs années, l’administration du maire Régis Labeaume et le Groupe Lessard ne parviennent pas à s’entendre sur le sort de l’église Saint-Cœur-de-Marie.