Le plus récent épisode de «cruci-fixation», ou «crucifixgate», prend fin avec le retour du crucifix qui avait été retiré du hall de l’Hôpital Saint-Sacrement, à Québec.
Dans un communiqué émis en mi-journée le 1er mars, le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHU) indique qu’il se plie ainsi à une demande du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Hier encore, le CHU défendait sa décision de retirer le crucifix en disant qu’il reconnait l’apport des communautés religieuses qui témoigne de son histoire mais qu’il était tenu à «l’obligation de neutralité religieuse de l’État».
Pour le MSSS, «il ne s’agit pas ici de la neutralité religieuse de l’état mais du respect de l’histoire de l’hôpital, du caractère patrimonial religieux et surtout du respect et de la reconnaissance à avoir envers nos mères fondatrices, la communauté des Sœurs de la charité». Le ministère demande également que – comme le suggérait l’archidiocèse de Québec qui avait été échaudé par ce retrait – une note explicative insistant sur le caractère historique et patrimonial de l’objet soit ajouté. Une première note temporaire fera ultérieurement place à une « plaque d’interprétation permanente » d’ici quelques mois.
Le crucifix sera remis en place en fin de journée le mercredi.
Mardi, le CHU avait signalé qu’une «importante menace à l’intégrité de l’hôpital et de ses dirigeants a été reçue» et qu’il avait transféré ce dossier aux policiers de Québec. En soirée, plusieurs médias ont rapporté que la police venait de procéder à l’arrestation d’un homme dans la cinquantaine, et que le dossier avait été transmis au Directeur des poursuites criminelles et pénales. L’homme arrêté a été remis en liberté sous promesse de comparaître.
La décision de retirer le crucifix a suscité de la grogne dans divers milieux. Certaines des critiques les plus dures sont venues du cardinal Gérald Lacroix, archevêque de Québec, qui qualifiait mardi la décision de «manque de respect envers la population et à l’égard de l’histoire de cet établissement de soins fondé en 1927 par les Sœurs de la Charité de Québec».
«Si nous laissons passer le retrait de ce crucifix sans réagir, quelle sera la prochaine cible?», demandait-il, avant d’ajouter plus loin qu’il espérait que les responsables des hôpitaux et d’autres institutions publiques feraient «les bons discernements, libres de toute idéologie laïciste».
***Mise à jour, 16 h 15***
Apprenant le retour du crucifix, le cardinal Lacroix a fait parvenir cette déclarations aux médias mercredi après-midi: «Je me réjouis de la nouvelle du retour du crucifix à l’entrée de l’Hôpital du Saint-Sacrement – CHU de Québec. Cette sage décision, qui respecte le caractère patrimonial, historique et religieux de ce crucifix, exprime aussi notre reconnaissance collective envers les fondatrices de l’hôpital, les Sœurs de la Charité de Québec. Je rends hommage à toutes les personnes qui ont contribué, dans le respect, à ce dénouement heureux.»