Deux Québécois font partie du Jury œcuménique lors du Festival des films du monde qui se déroule du 27 août au 7 septembre à Montréal, annonce l’organisme Communications et Société.
La journaliste et réalisatrice Lise Garneau, ex-présidente de Radio VM, et le documentariste Dinh Khoi Vu, réalisateur à la station de télévision Sel + Lumière, analyseront en dix jours pas moins de 26 longs métrages en provenance de 31 pays.
Le Jury œcuménique du Festival des films du monde, mis en place par les agences Signis (du côté catholique) et Interfilm (Églises protestantes), a la tâche de remettre un prix à une œuvre qui se distingue par ses qualités artistiques et qui s’intéresse aux valeurs éthiques, sociales et spirituelles. Communications et Société est membre de Signis.
« C’est un grand honneur de faire partie de ce jury », confie Dinh Khoi Vu, passionné de cinéma et animateur au ciné-club du Centre étudiant Benoît-Lacroix de Montréal. « Je suis très technique quand je regarde des films, je m’intéresse beaucoup aux cadrages, par exemple, mais ma participation au jury va m’obliger à poser un regard neuf sur les œuvres de réalisateurs que je ne connais pas. J’ai hâte d’échanger avec les autres membres du jury. »
Waltraud Verlaguet, rédactrice en chef de Vu, une publication d’une association protestante de cinéphiles, et le cinéaste Burton Buller, réalisateur de documentaires sur l’Église mennonite, complètent le Jury œcuménique.
En parcourant la liste des titres de la compétition officielle dévoilée mardi par le Festival des films du monde, Dinh Khoi Vu se réjouit devant leur diversité. «Ils proviennent du monde entier, de pays bien moins productifs côté cinéma qu’Hollywood».
«C’est un très grand nombre de films. Cela représentera un travail accru pour les jurés», dit Lise Garneau. «Mais j’y vois une formidable occasion de prendre le pouls du monde et de la création. À travers le regard et les préoccupations des cinéastes, on a la chance de visiter des réalités distinctes et sans frontières.»
Elle a l’expérience de ce jury car elle en a été membre en 2003. Le rythme des visionnements – plus de deux films par jour – ne l’inquiète pas trop. «Curieusement, dans le nombre, se dessinent souvent quelques tendances qui se rejoignent dans les mondes cinématographique et humain.» Elle souhaite s’attarder à la qualité cinématographique et dramatique des œuvres « avec ce petit supplément de sensibilité aux qualités éthiques et humaines. Aux qualités de l’âme, quoi ».
Des conseils aux membres du jury
René Tessier, cinéphile et rédacteur en chef de la revue Pastorale-Québec, a fait partie du jury de Montréal à deux reprises. Des conseils pour les jurés de 2015 ? «Je leur dirais de bien observer les valeurs et les interrogations que chaque film propose». Il estime que les membres du jury doivent être totalement libres lors de ces journées de visionnement, loin des préoccupations du travail quotidien. «Cela permet de prendre le temps de bien regarder un film et de se laisser interpeler», ajoute celui qui a aussi été membre de jurys œcuméniques à Rouyn-Noranda et à Berlin, en Allemagne.
L’an dernier, le Jury œcuménique du FFM a attribué son Prix au film « Cap Nostalgie » d’Izuru Naroshima (Japon). Il a aussi accordé une Mention spéciale au film « Melody » de Bernard Bellefroid, une production de la Belgique, de la France et du Luxembourg.
L’écrivain Dany Laferrière, récemment élu à l’Académie française, préside cette année le jury officiel du 39e Festival des films du monde