Le 15 mars 1841, «couché dans son lit et sentant sa dernière heure arrivée», Nicolas Desautels fait rédiger son testament. À son décès, qui survient un mois plus tard, sa paroisse hérite de «sa terre avec maison et dépendances».
«Ce legs est fait à condition que la fabrique de la paroisse de la Longue-Pointe fasse mettre mon corps dans une bonne bière étanche et me fera inhumer dans le cimetière de la dite paroisse avec un service de première classe chanté sur mon corps», a-t-il précisé au notaire venu transcrire ses dernières volontés. L’ex-marguillier demande aussi qu’une messe soit dite chaque année pour le salut de son âme.
En 1916, soit 75 ans après le décès de Nicolas Desautels, c’est sur ce terrain hérité par la paroisse Saint-François-d’Assise de la Longue-Pointe que sera créé le Cimetière de l’est de Montréal. Il remplace l’ancien cimetière paroissial, dorénavant incapable d’accueillir de nouvelles inhumations.
Au terme des célébrations du centenaire de ce cimetière, devenu en 1986 Le repos Saint-François d’Assise, on a rappelé les petits et grands faits de ce lieu dans un livre souvenir de belle facture.
Dans Le repos Saint-François d’Assise: 100 ans d’accompagnement, l’assurance d’une pérennité, l’historien Jean-Yves Bronze raconte l’histoire de ce cimetière «administré dans l’intérêt manifeste des familles de toute la partie Est de Montréal».
Il rappelle que cela prenait «de 6 à 8 heures à deux hommes pour creuser une fosse de six pieds selon les caractéristiques du sol» et qu’il faudra attendre quelque 50 ans après la création du cimetière pour que de nouveaux outils mécaniques remplacent enfin «le pic et la pelle».
L’auteur ajoute qu’en 1959, «au grand soulagement des employés manuels», un système automatique de descente des cercueils est acquis par les autorités du cimetière.
Quelques pages de ce livre souvenir sont consacrées aux sections commémoratives qui ont été créées au fil des années. On y apprend que Le repos Saint-François d’Assise «accueille et procède à la crémation et à l’inhumation sans frais de tous les défunts non réclamés». Tout comme on a aménagé un site dédié à la mémoire des enfants enlevés ou tragiquement disparus et dont certains n’ont jamais été retrouvés à ce jour.
Le lancement de l’ouvrage s’est fait dans les locaux de la Maison de la culture Mercier qui propose d’ici le 30 juin une exposition des plus belles œuvres photographiques soumises lors d’un concours Le Repos… en photos tenu durant l’année du 100e anniversaire du cimetière. Du 7 juillet au 27 août 2017, c’est la paroisse Saint-François-d’Assise (700, rue Georges-Bizet, Montréal) qui accueillera cette exposition.
Le livre souvenir rédigé par Jean-Yves Bronze a bénéficié d’un tirage de luxe de 500 exemplaires, numérotés de 1 à 500. Il est en vente au coût de 100 $.
Jean-Yves Bronze
Le repos Saint-François d’Assise: 100 ans d’accompagnement, l’assurance d’une pérennité
Le repos Saint-François d’Assise, 2017, 252 pages
100 $