La retransmission sur les plaines d’Abraham de la messe célébrée à la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré, en présence du pape François, n’a pas attiré les foules espérées par les organisateurs. Quelque 600 personnes à peine se sont déplacées pour l’événement du jeudi 28 juillet 2022. Un nombre bien en deçà de la foule habituelle des premières parties de spectacles au Festival d’été de Québec.
Les Autochtones y étaient visiblement minoritaires. Pratiquement tous les représentants des médias présents se sont rués, à tour de rôle, sur Paul Dixon, un survivant des pensionnats autochtones.
«J’ai été dans un pensionnat de 1963 à 1973. Je devais renaître de nouveau (dans la foi), ce n’était pas une option. On m’a privé de ma culture et de ma langue. Dans les trente dernières années, beaucoup de survivants des pensionnats sont morts», a témoigné l’homme de 65 ans, de la nation Crie. Paul Dixon était accompagné de sa femme, Caroline.
Outre les médias traditionnels, MC Gilles était présent pour rapporter quelques témoignages pour l’émission télévisée Infoman.
La plus grande communauté observée jeudi matin était d’origine vietnamienne. Quelque soixante catholiques fréquentant l’église St. Mark, à Montréal sont venus sur les plaines d’Abraham en appui aux Autochtones.
«Nous voulons marcher avec eux. Que le mal puisse être soulagé. Nous souhaitons aussi soutenir le pape dans son approche de guérison», dit Dominique Vu, un diacre permanent de la communauté.
Des policiers, des membres de communautés religieuses ainsi que intervenants psychosociaux du CIUSSS de la Capitale-Nationale étaient présents, prêts à soutenir ceux et celles qui avaient besoin de soins ou d’aide.
Une communion de dernière minute s’est organisée grâce à Jimmy Rodrigue, prêtre modérateur à la basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec. Aidé par des moniales Rédemptoristines de Sainte-Thérèse et d’autres collaborateurs, l’abbé Rodrigue a donné la communion et béni les fidèles, dispersés en quelques files.
Le rassemblement sur les plaines d’Abraham a pris fin lorsque l’archevêque de Québec, Gérald Cyprien Lacroix, a pris la parole à Sainte-Anne-de-Beaupré. «Merci pape François pour vos mots et vos gestes encourageants et interpellants».
Le cardinal a rappelé que depuis l’arrivée au Canada du chef de l’Église catholique, celui-ci a répété que toute démarche de réconciliation «exige une part importante de renoncement, de fortes doses d’humilité, de compréhension et d’ouverture à la vie et à la culture des autres».
«Bonne route, Saint-Père, que Jésus veille sur vous», a conclu le cardinal Lacroix.