À l’occasion de la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste et du 78e anniversaire de la libération d’Auschwitz, une survivante a offert son témoignage au musée de l’Holocauste de Montréal.
Née secrètement dans le camp le 21 décembre 1944, Angela Orosz Richt est l’une des plus jeunes survivantes de ce dernier. Lors de la discussion, menée par la journaliste Lisa LaFlamme, la survivante explique qu’elle était si mal nourrie à Auschwitz qu’elle n’avait même pas la force de crier, ce qui lui permit de rester cachée.
Angela, qui toute sa vie a nié avoir un trauma lié à son enfance au camp, a finalement avoué devant public que son histoire et celle de sa mère ont eu un effet traumatique sur elle et sur ses enfants.
La survivante a aussi commenté la frustration qu’elle a longtemps portée contre le peuple allemand, jusqu’à ce qu’elle réalise que le problème n’a jamais été les Allemands, mais bien les nazis à travers le monde.
Le consul d’Israël à Montréal s’est dit très fier de pouvoir passer cette journée de commémoration au Québec. Il souligne que la province fut le premier endroit de l’Empire britannique où les juifs ont eu le droit de vote, à l’époque où elle s’appelait encore Bas-Canada. Il a aussi salué la présence de son homologue allemand.
Le directeur général du musée, Daniel Amar, a rappelé l’importance du pouvoir transformateur de l’éducation sur la Shoah, particulièrement en cette période où l’antisémitisme semble croître à travers le monde.
Dans ce contexte, il note l’importance des témoignages: « Il est difficile de comprendre l’individualité de six millions de vies », explique-t-il, alors que chaque témoignage individuel est pour lui une leçon de vie, de résistance et de résilience.
Un second musée de l’Holocauste devrait ouvrir au centre-ville de Montréal en 2025. Les travaux commenceront au printemps sur le boulevard Saint-Laurent.
À l’occasion de cet événement, la Fondation Asper a fait un don de 300 000$ sur les trois prochaines années, afin que le musée puisse former des éducateurs pour que l’histoire de la Shoah soit mieux enseignée dans les écoles.