Le prêtre traditionaliste montréalais J.-Réal Bleau a procédé le samedi 1er octobre au lancement d’un site d’archives de ses enseignements sur la doctrine catholique lors d’un événement rassemblant quelque 70 fidèles à Montréal. La page web, disponible à l’adresse <archivesjrbleau.org>, cherche à organiser et à répertorier quelque 200 enregistrements audios réalisés par le prêtre depuis 1995.
Ils y sont tous titrés et répartis dans huit sections principales, allant des «grandes vérités de la foi» aux «maladies de l’âme» pour finir par l’histoire de l’Église et son analyse du livre de l’Apocalypse.
Ce projet vise à combler le «vide doctrinal» que le prêtre constate chez les fidèles. Il explique en entrevue avec Présence qu’il ne «peut pas espérer beaucoup de nos évêques» à ce sujet.
L’événement s’est déroulé dans le sous-sol de l’église Saint-Irénée de Lyon à Montréal après que l’abbé y ait célébré une messe en latin selon le rite traditionnel. Actuellement sous la direction de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), la paroisse fut autrefois connue sous le nom de Communauté latine catholique Saint-Paul. L’abbé Bleau y a longtemps œuvré auprès de l’abbé Yves Normandin, le «curé dans la rue» que Mgr Paul Grégoire, l’archevêque de Montréal, avait expulsé de sa paroisse en 1975, parce qu’il refusait de célébrer la messe autrement qu’en latin.
Ordonné en 1964 et ayant fait ses études de théologie à Rome, l’abbé Bleau a été témoin du concile Vatican II et s’y est rapidement opposé. Questionné à ce sujet, il explique y trouver une trop grande «confusion» qui permet selon lui des «abus» et une «perte» de Tradition, qu’il définit comme étant la «transmission fidèle de la Parole».
Fièrement pro-vie, l’abbé Bleau collabore souvent avec le groupe Campagne Québec-Vie (CVQ), dont le président, Georges Buscemi, avait signé en 2019 une lettre ouverte demandant aux évêques et cardinaux d’«accuser le pape François du délit canonique d’hérésie».
Bien que le prélat critique aussi l’approche du pape François manquant selon lui de clarté, ce qui laisse place à de «nombreuses interprétations libérales», il explique qu’on ne peut affirmer que celui-ci soit formellement hérétique aux yeux de l’Église.