Les victimes de Paul-André Harvey, un ex-prêtre du diocèse de Chicoutimi aujourd’hui décédé, recevront une somme totale de 13 750 000 $.
C’est ce qu’ont annoncé les avocats qui représentent l’Association des jeunes victimes de l’Église, le regroupement qui a déposé en 2015 un recours collectif contre ce prêtre, les paroisses où il a œuvré, le diocèse où il a été incardiné en 1962 et l’Assurance mutuelle des fabriques de Québec.
Un règlement entre les parties a été conclu le mardi 8 mars 2022 alors que la veille, au Palais de justice de Chicoutimi, débutait l’audience qui devait décider du sort de cette action collective. Peu après les déclarations d’ouverture, le procès a été suspendu afin que les parties puissent discuter entre elles.
L’entente de principe prévoit le paiement d’une somme de 13 750 000 $ «afin d’indemniser toutes les personnes qui ont été abusées sexuellement par Paul-André Harvey entre 1962 et 2002 sur le territoire du diocèse de Chicoutimi», a annoncé Trudel Johnston & Lespérance, un cabinet spécialisé en recours collectifs.
Cette entente prévoit également que l’évêque René Guay de Chicoutimi présentera des excuses aux victimes de l’abbé Harvey. La forme que prendront ces excuses n’a pas été précisée.
L’entente sera finalisée dans les prochaines semaines, assurent les avocats, puis elle sera présentée, pour approbation, à la juge Sandra Bouchard de la Cour supérieure le 27 avril 2022.
Rappelons que cette action collective a été autorisée par la Cour supérieure en mai 2016. L’année précédente, l’abbé Harvey a été condamné à purger une peine de six ans pour attentats à la pudeur et agressions sexuelles commis sur 39 jeunes filles. Lors de son procès, il a déclaré s’être «adressé à plusieurs reprises à ses supérieurs pour faire part de ses problèmes». Les autorités diocésaines lui auraient répondu «de prier plus fort», a-t-on écrit dans le jugement de détermination de la peine.
Paul-André Harvey est décédé en prison le 3 mai 2018. Il était âgé de 81 ans.
Dans un bref entretien téléphonique, Me Bruce W. Johnston, l’avocat des victimes, a indiqué que 125 personnes, à ce jour, se sont inscrites au recours collectif.
Le diocèse de Chicoutimi n’a émis aucune déclaration au lendemain de l’entente. Au moment de publier ces lignes, l’abbé Émilien Dumais, le vicaire général du diocèse de Chicoutimi, n’avait pas encore répondu aux demandes de Présence.