Depuis deux ans, «je me bats contre une institution qui, à coup de menaces et d’intimidation, tente de me faire taire», déplore F., cette agente de pastorale qui participe à l’action collective contre l’archidiocèse de Québec.
Celle que le cardinal Marc Ouellet, l’ex-archevêque de Québec, poursuit en diffamation a décidé de dévoiler son identité et d’exiger, dorénavant à visage découvert, plus «de justice et de transparence» dans l’Église catholique, une institution pour laquelle elle travaille depuis plus de quinze ans. (Lire sa déclaration)
Paméla Groleau – c’est le nom véritable de F. – dit aujourd’hui mener un combat au nom des «victimes du clergé qui, depuis des décennies, cherchent à être entendues et reconnues».
«C’est aussi le combat de tous les chrétiens et chrétiennes qui ont mal à leur Église et qui souhaitent la voir s’épurer des abus de toutes sortes afin qu’elle retrouve sa pertinence et sa crédibilité.»
«Je mène ce combat car je veux être fière de mon institution», déclare-t-elle. «Je rêve de la voir se porter à la défense des plus faibles, des appauvris, des blessés.»
Elle souhaite que l’Église ait l’humilité «de reconnaître ses propres pauvretés plutôt que de les cacher».
«J’aimerais la voir affronter les abus plutôt que de les nier», ajoute celle qui a dévoilé le 16 août 2022 les gestes d’abus ou d’inconduite qu’elle reproche à un prêtre de l’archidiocèse ainsi qu’à l’ex-archevêque de Québec.
«Moi, on ne m’a pas reconnue comme victime», déplore la femme âgée de 38 ans.
Elle veut que l’Église se dote de «mécanismes neutres, impartiaux, indépendants, rigoureux et professionnels» afin d’accueillir toutes les victimes d’abus. Deux ans après avoir déposé une plainte auprès du Comité-conseil pour les abus sexuels envers mineurs ou personnes vulnérables de l’archidiocèse de Québec, elle croit que le public tout comme les croyants méritent un «processus de traitement des plaintes qui soit rigoureux et juste».
«Je vous invite à réclamer des changements immédiats, à exiger que le Vatican et les diocèses modifient leur propre protocole et collaborent ouvertement et dans la transparence avec les victimes et leurs représentants», a-t-elle déclaré, avant de conclure par ces mots: «Je ne suis plus F. Je suis Paméla Groleau.»
Voir
> DÉCLARATION. «Je rêve de voir l’Église se porter à la défense des plus faibles, des appauvris, des blessés»
Sur l’action collective contre l’archidiocèse de Québec
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