Après l’archidiocèse de Québec et le diocèse de Saint-Hyacinthe, c’est au tour du diocèse de Trois-Rivières de voir un recours collectif intenté contre lui être autorisé par la Cour supérieure.
Le 21 juin 2022, la juge Claudia P. Prémont a accordé l’autorisation d’exercer une action collective contre le diocèse trifluvien pour des agressions sexuelles commises de 1940 à nos jours.
En mars 2021, lors d’une conférence de presse, l’animateur radiophonique Dominic Maurais révélait qu’à l’âge de 11 ans, l’aumônier du mouvement scout de sa paroisse, l’abbé Bernard Saint-Onge, lui a fait des attouchements sexuels. En 2012, ce prêtre a plaidé coupable à douze chefs d’attentat à la pudeur et a été condamné à six mois d’emprisonnement. Il est décédé le 23 juillet 2013.
M. Maurais a obtenu, par la juge Prémont, le statut de représentant de «toutes les personnes, de même que leurs héritiers et ayants droit, ayant été agressées sexuellement par un membre du clergé diocésain ou par un religieux, un membre du personnel laïc, un employé, un bénévole laïc ou religieux» sous la responsabilité du diocèse de Trois-Rivières au cours des huit dernières décennies.
Depuis le début de cette démarche judiciaire, vingt-cinq victimes se sont inscrites à ce recours collectif, a indiqué le cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats. La plupart ont dénoncé des prêtres. Dans un cas, c’est le sacristain de la paroisse qui est identifié. Dans la colonne des lieux où les agressions auraient été commises, c’est le Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières qui apparaît le plus souvent.
Quant au nom de l’abbé Saint-Onge, il est mentionné par plus du tiers des victimes. Les agressions auraient été commises au chalet du prêtre à Saint-Mathieu-du-Parc ou encore à sa résidence de Shawinigan.
«Le diocèse, par son avocate [Me Catherine Cloutier], ne s’est pas opposé au recours collectif», a indiqué Simon Bournival, le nouveau responsable des communications du diocèse de Trois-Rivières, lorsque interrogé sur la décision de la juge Prémont. «Pour nous, il allait donc de soi que le tout serait autorisé, que la démarche en cours irait de l’avant.»
«Pour l’instant, nous ne pouvons ajouter de détails par respect pour le processus en cours et les personnes qui y sont impliquées», a-t-il ajouté.