Jeudi soir, lors d’un moment de prière à la basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec, le pape François a demandé pardon aux victimes d’abus sexuels dans l’Église catholique.
Pour la première fois depuis le jour de son arrivée au Canada, le pape a abordé directement la question des agressions sexuelles commises par des prêtres et des religieux devant une assistance composée essentiellement d’évêques de tout le Canada, de prêtres, de religieux, de diacres et d’agents de pastorale, réunis à Québec pour l’office des vêpres.
Après avoir averti les dirigeants de l’Église que, «pour annoncer l’Évangile, il faut être crédibles», le chef de l’Église catholique a noté que «l’Église au Canada a commencé un nouveau parcours, après avoir été blessée et choquée par le mal perpétré par certains de ses enfants».
Ce mal, a-t-il ensuite précisé, ce sont les «abus sexuels commis contre des mineurs et personnes vulnérables». Ces crimes «appellent des actions fortes et un combat irréversible».
«Je voudrais, avec vous, demander à nouveau pardon à toutes les victimes. La douleur et la honte que nous ressentons doivent devenir une occasion de conversion», a-t-il dit avant de lancer un énergique «Plus jamais ça!».
Le pape a prononcé son homélie en espagnol. Tous ceux qui étaient présents l’ont entendu qualifier ces abus de «crimes». C’est le terme aussi utilisé par l’abbé Marcel Caron, le prêtre qui interprète en direct, en français ou en anglais, chacune des interventions du pape depuis son arrivée au Canada. La Librairie éditrice du Vatican, l’organisme responsable de la traduction officielle en différentes langues des allocutions, homélies et textes du pape, a toutefois traduit le terme «crimenes» par «scandales».
Aucune supériorité culturelle
Après ces mots sur les abus sexuels, le pape François a brièvement discuté de la réconciliation avec les peuples autochtones, le thème de son voyage au Canada.
Il a demandé que «la communauté chrétienne ne se laisse plus jamais contaminer par l’idée qu’il existe une supériorité d’une culture par rapport à une autre et qu’il soit légitime d’utiliser des moyens de coercition contre les autres».
«Retrouvons l’ardeur missionnaire de votre premier évêque, saint François de Laval, qui fulminait contre tous ceux qui exploitaient les Autochtones en les incitant à consommer des boissons pour les arnaquer», a alors lancé le pape.
«Ne permettons à aucune idéologie d’aliéner et de confondre les styles et les modes de vie de nos peuples pour tenter de les soumettre et de les dominer.»