La Gendarmerie royale du Canada a arrêté le mardi 30 mai 2023 un prêtre de l’archidiocèse de Saint-Boniface qui travaillait auprès d’une communauté autochtone. Le père Arul Savari, 48 ans, est accusé d’agression sexuelle, d’attouchements sexuels, d’exploitation sexuelle d’un enfant, de leurre d’enfant et de séquestration.
Trois jours plus tôt, la GRC a reçu un signalement «selon lequel une fillette de huit ans aurait été touchée de façon inappropriée par un adulte à l’église catholique de Little Grand Rapids». Cette fillette, membre de la Première Nation de Little Grand Rapids, était seule avec le prêtre Arul Savari et l’aidait à nettoyer l’église, a expliqué le surintendant Scott McMurchy, l’officier de la GRC responsable des opérations criminelles au Manitoba. Le prêtre «l’a touchée de manière inappropriée et a tenté de la retenir dans le bâtiment». Selon la GRC, «l’enfant a réussi à s’enfuir et à rentrer chez elle». C’est sa mère qui a «rapporté les événements aux autorités».
Le surintendant McMurchy a indiqué que d’autres victimes potentielles ont déjà été identifiées. L’officier croit que le prêtre pourrait avoir fait d’autres victimes à l’extérieur de Little Grand Rapids.
Le père Savari est membre de la Société de Saint-Eugène-de-Mazenod, une congrégation fondée en Inde. Il a été ordonné en octobre 2007. C’est en 2017 qu’il vient au Canada et débute un ministère paroissial dans l’archidiocèse de Saint-Boniface, au Manitoba. On lui confie la responsabilité des églises de la Première Nation de Little Grand Rapids et de la Première Nation de Pauingassi.
Dans un communiqué, l’archidiocèse de Saint-Boniface a exprimé «sa profonde tristesse à l’égard de la victime qui s’est manifestée, de sa famille et de toute la communauté de Little Grand Rapids qui a été affectée par les allégations».
«L’archidiocèse fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider la victime qui s’est manifestée et tous ceux qui pourraient faire connaître leur souffrance.»
Suspension
L’archidiocèse a immédiatement suspendu le prêtre de toute activité ministérielle. «Le père Savari s’est vu interdire tout contact avec d’anciens paroissiens et enfants», ont indiqué les autorités. «Par souci d’équité, nous notons que le père Savari est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire.»
Mercredi, l’organisme SNAP (Survivors Network of those Abused by Priests) a demandé à l’archevêque de Saint-Boniface Albert LeGatt, «de mener une enquête auprès de toutes les communautés où ce prêtre a travaillé». Ce réseau de survivants a aussi encouragé «toute personne détenant des informations à les communiquer immédiatement aux forces de l’ordre».
«Malgré les affirmations de l’Église catholique selon lesquelles les abus sexuels commis par des membres du clergé appartiennent au passé, l’arrestation du père Saviri s’inscrit dans la tendance de deux arrestations par mois que nous observons depuis des années», a déclaré Zach Hiner, le directeur général de SNAP. «Il est fort probable qu’il y ait d’autres abuseurs cachés au Canada.»