Un tribunal de Paris a condamné quatre hommes en lien avec le meurtre en 2016 du père Jacques Hamel, leur infligeant des peines allant de huit ans à la prison à vie.
La peine la plus lourde a été appliquée à Rachid Kassim, un recruteur du groupe État islamique, qui n’était pas présent au procès.
Le père Hamel a été tué le 26 juillet 2016 lorsque deux hommes ont pris d’assaut une église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, alors qu’il célébrait la messe. Après avoir pris plusieurs otages, les assaillants ont égorgé le père Hamel et grièvement blessé un autre paroissien. La police a tué les assaillants, mettant fin à la prise d’otages.
Les quatre hommes jugés accompagnaient les deux tueurs. Au cours du procès, Jean-Philippe Steven Jean-Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia ont demandé pardon, mais ils ont été reconnus coupables d’association criminelle avec des terroristes.
Selon l’Associated Press, Kassim, qui avait déjà été condamné à la perpétuité par contumace en 2019 pour avoir commandité un attentat manqué à Paris, aurait été tué lors d’une attaque de drone en 2017 en Irak.
Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, a salué la condamnation comme «un pas sûr sur le chemin de la vérité», mais a déclaré qu’il devait digérer tout ce qu’il avait entendu pendant le procès, car «pervertir» la relation à Dieu au point de tuer en son nom l’a ébranlé et l’a «profondément interrogé».
«La justice est rendue. Elle a discerné le bien du mal autant que possible, elle a jugé et a dû condamner pour le bien de la société, pour le bien des hommes présents dans le box», a déclaré l’archevêque dans un communiqué publié sur le site de l’archevêché. La justice de Dieu «discerne à coup sûr le bien du mal et, surtout, elle poursuit le cœur de l’homme jusqu’à ce qu’il revienne au bien, jusqu’à ce qu’il revienne à sa source d’amour, jusqu’à ce qu’il revienne à Lui, Dieu, vrai Dieu, le miséricordieux.»
«De quel côté se trouvent ceux qui sont aujourd’hui condamnés? Nous avons entendu qu’ils choisissent le chemin du bon Larron. C’est ma prière, mon espérance nourri par leurs paroles fortes, inattendues. La question de savoir ce que vont devenir Yassine, Farid et Steven est la question la plus importante. Ils savent qu’ils doivent passer aux actes après la parole.»
En 2017, Mgr Lebrun et l’archidiocèse de Rouen ont ouvert une cause de sainteté pour le père Hamel.