En 1923, dans les quotidiens du Québec les photographies sont rares et, selon les normes d’impression d’aujourd’hui, se révèlent fort peu attirantes en raison de l’omniprésence de l’encre noire.
L’édition du mardi 11 septembre de L’Action catholique propose, à la une, une large photo, assez claire et visiblement l’œuvre d’un photographe professionnel, montrant les travaux de construction et d’agrandissement du Séminaire de Rimouski. «L’édifice, construit à l’épreuve du feu, comprend un corps principal de logis de 350 x 60 pieds et une aile de 160 x 80 pieds pour la salle académique et la chapelle», explique la légende de cette photo. On a toutefois omis d’indiquer le nom du photographe.
Fait intéressant, La Presse du vendredi 14 septembre 1923 publie, aussi en première page, une photographie montrant l’avancement des travaux au Séminaire de Rimouski. «Le nouveau séminaire sera l’un des plus modernes de la province et recevra de 450 à 500 élèves pensionnaires», apprend-on. Cette fois, on a indiqué que c’est le photographe et imprimeur rimouskois Isidore Blais qui est l’auteur de ce cliché.
Promotion de l’athéisme
Des athées «prêchent leur doctrine de mort» à Montréal, s’inquiète La Patrie du lundi 10 septembre 1923. Dans un texte aux allures d’éditorial et publié en première page, on raconte que les ouvriers n’ont que le dimanche pour discuter entre eux «des grandes questions qui les intéressent». Pour le journal, «il n’y a absolument rien de mal à cela». Mais, explique-t-on, «ce qui est tout à fait condamnable, c’est de voir certains individus sans foi ni loi profiter de ces épanchements pour aller endoctriner». Ces gens lancent, durant ces assemblées, des affirmations «scandaleuses». Comme celle-ci: «On dit qu’il y a un Dieu. Mensonge. Qu’il me châtie sur le champ s’il y en a un».
C’est pourquoi le journal demande aux autorités municipales d’intervenir incessamment. «Si la société poursuit le meurtrier qui tue le corps, à plus forte raison doit-elle poursuivre ceux qui s’attaquent à l’âme de leur semblables». Les policiers sont invités à «faire rentrer sous terre ces misérables vermines».