«Une guerre religieuse est imminente [en Espagne], comme résultat de l’assassinat du cardinal [Juan] Soldevilla y Romero, archevêque de Saragosse», annonce la une de La Presse du mardi 5 juin 1923, il y a précisément 100 ans.
Une dépêche de l’agence United Press révèle que le plus haut dignitaire d’Espagne «a été assassiné par des individus qui s’étaient embusqués sur la route que suivait son automobile». Arrivés à destination, «les trois ou quatre syndicalistes, que l’on suppose être les assassins, tirèrent une douzaine de coups de revolver». Un rapport, non confirmé toutefois, explique que l’assassinat serait «le résultat d’une dispute personnelle entre le cardinal et quelques-uns de ses employés».
Cette «affaire mystérieuse» écrit-on sans plus de détails, contraint les autorités de Madrid «à prendre des mesures énergiques pour éviter une guerre religieuse».
Missionnaire au Bengale
Le père Omer Desrochers, de la Congrégation de Sainte-Croix, fait la une de La Presse du vendredi 8 juin 1923. Missionnaire au Bengale depuis 13 ans, le religieux se trouve à l’Oratoire Saint-Joseph «où il vient se reposer de ses labeurs apostoliques, travailler au recrutement de nouveaux ouvriers pour l’Église et recevoir les offrandes que l’on voudra bien verser pour le soutien des missions du Bengale».
L’auteur de cet article explique que les principales religions du Bengale sont «le mahométisme, l’hindouisme et le bouddhisme». Il ajoute que «les différentes peuplades sauvages sont animistes» et précise qu’il s’agit du «culte du démon».
Au Bengale oriental — aujourd’hui le Bangladesh —, «le travail des missionnaires est très consolant, les demandes de conversion sont très nombreuses, mais les ouvriers sont rares». Le diocèse de Dacca ne compte en 1923 que 16 000 catholiques et 34 prêtres et religieux.