En raison de l’incendie qui a ravagé le monastère du Bon-Pasteur, les locaux du Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ) sont inaccessibles à son personnel ainsi qu’au public depuis le jeudi 25 mai 2023.
«C’est en toute fin d’après-midi que l’alarme incendie a retenti», explique Jocelyn Groulx, le directeur général du CPRQ. À cette heure, des employés de l’organisme avaient déjà quitté les lieux, et les autres ont vite convergé vers l’une des sorties du bâtiment patrimonial. «Personne n’a heureusement été blessé», dit-il.
Depuis, le directeur général, tout comme les dirigeants des autres organismes culturels qui louent des locaux au sein du monastère du Bon-Pasteur, n’a pu entrer à l’intérieur afin d’y constater l’étendue des dégâts.
«Toutes nos pensées vont aux locataires de la coopérative d’habitation et de la résidence Aurélie-Cadotte qui ont dû quitter leur chez-soi à cause de cette tragédie», a-t-il tenu à mentionner.
De plus, «toute l’équipe du Conseil est mobilisée pour rebâtir et reprendre dès que possible les dossiers et projets en cours», assure-t-il. Parmi ces projets, il faut mentionner l’annonce ministérielle fort attendue, durant l’été, des noms des lieux de culte qui vont obtenir en 2023-2024 une subvention pour la restauration de leurs bâtiments. De plus, en septembre, se tiendront les Journées du patrimoine religieux, un rendez-vous annuel. Enfin, en octobre, le CPRQ va présider la 11e édition de son Forum sur le patrimoine religieux.
«Pour l’instant, le meilleur moyen de communication pour rejoindre notre équipe demeure le courriel», indique le directeur général du CPRQ.
Immeuble patrimonial
Les locaux du CPRQ se trouvent au monastère du Bon-Pasteur depuis une douzaine d’années. Le choix de cet endroit semblait tout indiqué pour cet organisme qui appuie financièrement, depuis 1995, des projets de restauration des bâtiments religieux et de requalification des lieux de culte excédentaires. Le monastère du Bon-Pasteur est un «exemple de requalification réussi d’un ensemble conventuel». Il y avait donc «plein de sens à y avoir nos locaux», dit Jocelyn Groulx.
Construit en 1846 afin d’y établir les sœurs de Notre-Dame du Bon Pasteur d’Angers, une communauté religieuse venue de France à l’invitation de l’évêque montréalais Ignace Bourget, le vaste bâtiment comprend au centre une chapelle conçue par l’architecte Victor Bourgeau.
En 1979, le monastère est vendu à la Société d’habitation du Québec. Cinq années plus tard, c’est la Société immobilière du patrimoine architectural de Montréal qui acquiert l’ensemble conventuel. On y trouve aujourd’hui une résidence pour personnes âgées et une coopérative d’habitation. La chapelle, détruite lors de l’incendie de jeudi, était une salle de concert réputée. Des organismes culturels comme Héritage Montréal, Les Impatients et le Conseil du patrimoine religieux du Québec y ont aussi élu domicile.