La Fabrique de la paroisse Bienheureuse-Dina-Bélanger, qui regroupe les églises Saint-Michel, Très-Saint-Sacrement et Saint-Charles-Garnier, presse l’archevêque de Québec de considérer comme excédentaire l’église Saint-Charles-Garnier.
La fabrique fait valoir qu’elle n’a ni les moyens financiers ni une masse critique de fidèles pour assurer son avenir.
«Évidemment, c’est une décision exigeante. Ça fait souffrir tout le monde», a résumé Brice Petitjean, curé modérateur de la paroisse Bienheureuse-Dina-Bélanger.
Cette décision résulte d’un exercice de l’évaluation des besoins de la paroisse, réalisé au cours des derniers mois. Ainsi, la fabrique souhaite concentrer sa mission d’évangélisation à l’église Saint-Michel-de-Sillery.
«C’est un deuil pour les gens de Saint-Charles-Garnier, mais il faut être logique. Il y a moins de monde dans les églises. J’ai déjà travaillé jusqu’à 70 heures pour ramasser des sous [pour la paroisse]. Ça a très bien fonctionné, mais il faut y mettre beaucoup de cœur», indique Jacqueline Dumont, fidèle à l’église Saint-Michel-de-Sillery.
Clément Lacasse, bénévole depuis 2012 et marguiller, juge que c’est la voie du bon sens de conserver l’église Saint-Michel-de-Sillery.
«La population vieillit dans le coin de Saint-Charles-Garnier. Des messes sont célébrées aussi dans les résidences pour personnes âgées. Ça coûte plus cher la maintenance à Saint-Charles-Garnier qu’à Saint-Michel-de-Sillery», affirme-t-il.
Sillerois depuis 50 ans, Édouard Lacroix prend acte de la diminution de la pratique religieuse au Québec.
«En ce sens, j’appuie la décision de fermer Saint-Charles-Garnier pour concentrer la pratique religieuse et la pastorale à Saint-Michel. Beaucoup de mariages sont célébrés ici: c’est un site historique extraordinaire», commente-t-il.
Poursuivre la mission d’évangélisation
«C’est une question de nombre. Il y a deux messes qui sont célébrées ici, des icônes, un triptyque. L’église Saint-Michel est en bon état et possède une fort valeur patrimoniale», a expliqué en point de presse récemment André G. Bernier, directeur général de la paroisse Bienheureuse-Dina-Bélanger. «Le plus important pour nous est de poursuivre notre mission de faire connaître le Christ et garder vivante la communauté. Ça va au-delà du bâtiment, de la pierre», renchérit Brice Petitjean.
Si l’archidiocèse de Québec se mettait à considérer comme excédentaire l’église Saint-Charles-Garnier, celle-ci pourrait changer de vocation et accueillir des projets dont les revenus — en partie ou totalement — permettraient de remplir les coffres de la paroisse pour continuer d’entretenir notamment l’église Saint-Michel-de-Sillery, estime la fabrique.