Démantelé il y a deux ans, l’Univers culturel de Saint-Sulpice, le gardien des archives et des biens patrimoniaux de la Société des prêtres de Saint-Sulpice de Montréal, revit.
«L’Univers culturel de Saint-Sulpice est heureux d’annoncer la reprise de ses activités destinées aux chercheurs et au public», indique un communiqué de presse de l’organisme.
L’UCSS précise qu’une nouvelle archiviste, Sandra Ouellet, a été embauchée. De plus, une personne sera prochainement engagée afin de répondre aux demandes des chercheurs.
Manuscrits rares
Le site Web de l’UCSS a aussi été mis à jour. Dans la section Archives, on trouve de précieux et fort rares «manuscrits sur les langues autochtones datant de plus de trois siècles».
«Ce sont des archives précieuses pour les chercheurs de plusieurs disciplines, dont l’histoire et la linguistique, la sociologie ou la toponymie», note la consultante Fannie Dionne, une spécialiste des manuscrits missionnaires sur les langues autochtones.
Elle explique qu’un premier corpus de 40 manuscrits ayant servi à l’apprentissage et à la transmission des langues autochtones est maintenant disponible en ligne.
«Ces documents, qui totalisent plus de 6 200 pages, forment un ensemble unique du patrimoine des sulpiciens, et tous y ont désormais accès.»
Bibliothèque et Archives nationales du Québec a réalisé la numérisation ces manuscrits.
Classement
Le 25 août 2021, la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, a annoncé le classement des biens patrimoniaux de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice.
Qualifiés de «trésor national», les archives des sulpiciens, leur collection de livres rares et anciens ainsi que leurs biens mobiliers composée de 2500 objets, sont depuis protégés.
Un an plus tôt, plusieurs intervenants avaient réclamé l’intervention d’urgence de la ministre après avoir appris le congédiement par les sulpiciens de tout le personnel de l’Univers culturel de Saint-Sulpice. Des historiens et des archivistes craignaient la dispersion, la détérioration ou même la vente à l’étranger de pièces uniques.
L’an dernier, le supérieur des sulpiciens, Jorge Pacheco, avait réagi positivement au classement gouvernemental des biens de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice.
«Seul, Saint-Sulpice ne peut plus assurer la pérennité des archives», avait-il dit à Présence. «Mais jamais, nous n’avons pensé à nous défaire de ces biens. Jamais, nous n’en avons vendus», avait-il aussi confié.