L’adoption lundi du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal a été saluée par une coalition d’organisations confessionnelles présente à Montréal.
Cet accord, qualifié d’historique par Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a été conclu au terme de la 15e conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique des Nations unies, le lundi 19 décembre 2022.
Obtenu après treize jours de négociations, le Cadre mondial pour la diversité de Kunming-Montréal vise à protéger 30% des terres et des eaux d’ici 2030, à respecter les droits et le rôle des peuples autochtones et à s’attaquer aux principaux facteurs du déclin de la biodiversité, comme la pollution et la surexploitation de la nature.
Toutefois, certains aspects du cadre de travail adopté «ne sont pas aussi ambitieux» qu’une coalition interreligieuse aurait espéré. «Le mécanisme de suivi est volontaire et il n’y a pas d’exigences de déclaration obligatoire pour les entreprises», regrette le regroupement appelé Faiths at COP15, qui était présent à Montréal.
Heureusement, ajoute la coalition dans un communiqué, le Cadre de travail Kunming-Montréal reconnaît «les contributions et les droits des peuples autochtones et des communautés locales, le rôle des femmes et des filles, des enfants et des jeunes, ainsi que la nécessité d’une approche globale, participative et inclusive lors de la prise de mesures pour protéger la biodiversité».
«Ce cadre de travail a le potentiel de créer une action transformatrice et de contribuer à la réalisation du droit à un environnement propre, sain et durable pour tous», a déclaré Alexandra Goossens-Ishii, la coordonnatrice du programme pour la défense du climat et de l’environnement auprès de Soka Gakkai International, un mouvement religieux bouddhiste japonais, et la responsable politique pour Faiths at COP15.
«Les traditions religieuses ont la capacité d’aider les négociateurs à ouvrir leur cœur à la profonde crise existentielle dans laquelle se trouve notre planète, ainsi qu’à la responsabilité morale de chacun de nous. Dans ce type de conversations qui sont très techniques et politiques, les religions élèvent notre lien avec la nature à partir du cœur», a ajouté Amy Echeverria, la coordonnatrice internationale pour la justice, la paix et l’écologie auprès de la Société missionnaire de Saint-Colomban et co-organisatrice de Faiths at COP15.

«Il y a beaucoup à célébrer après un effort aussi monumental, après tant d’années de dévouement et d’engagement», a indiqué Josianne Gauthier, la secrétaire générale de CIDSE, une coalition d’organismes catholiques.
«Alors que débute la mise en œuvre de cet accord, des questions importantes demeurent. Quelles voix ont été et seront écoutées? Écouterons-nous ceux et celles qui ont le plus à perdre à très court terme, ceux et celles qui ont été en première ligne pour défendre la biodiversité et la nature?», a demandé la secrétaire générale, qui demeure aujourd’hui à Bruxelles, mais qui est originaire de Montréal.
«Aurons-nous une telle humilité et sagesse?»